Évaluer la salinité de son sol, ce n’est pas utile qu’aux zones côtières : les zones continentales aussi peuvent être touchées ! Votre sol est-il sujet à la salinisation ou en est-il épargné ? C’est l’objet de ce tuto !
Dans ce nouveau numéro, le Père Magraine va se pencher avec vous sur une épineuse caractéristique du sol : la salinité (la présence plus ou moins forte de sels). Pourquoi épineuse ? Pour plusieurs raisons : d’abord parce que les humains ne savent évaluer précisément la présence de sels que depuis relativement peu de temps (XXème siècle). Aujourd’hui, la seule technique reconnue pour évaluer la présence de sels dans un sol est difficilement accessible (elle est coûteuse, puisqu’elle nécessite l’achat d’un conductimètre). La seconde raison, c’est que la salinité peut faire des dégâts irréversibles avant d’être proprement diagnostiquée : nous avons tendance à attribuer ses méfaits, plutôt communs, à d’autres problèmes plus célèbres.
Pourtant la salinité gagne à être connue : tout comme l’érosion, à laquelle elle contribue, la salinisation des sols est aujourd’hui un problème global en pleine expansion, peu de plantes étant capables de lui résister (elles meurent littéralement de soif). La majeure partie des terres salées le sont par une cause naturelle, mais une partie non-négligeable l’est à cause des mauvaises pratiques humaines.
Pour toutes ces raisons, nous avons longtemps réfléchi avant de réaliser ce Manuel pratique du Père Magraine. Nous avons pris le parti de développer une méthode empirique, moins précise mais beaucoup plus abordable que l’achat d’un conductimètre, en analysant les informations de nombreux écrits scientifiques. Pour vous, ce sera très simple : elle repose sur des observations (la plupart ont déjà été réalisées lors des Manuels pratiques précédents), vous n’aurez donc qu’à vous laisser guider et à réaliser le ou les protocoles qui vous seront conseillés selon votre situation.
Cette méthode demande encore à être éprouvée. C’est pourquoi ce numéro sera sûrement amené à être retravaillé, d’après vos remarques !
Si vous n’avez pas pu réaliser les tests du Manuel pratique du Père Magraine 4 parce que :
vous vous trouvez sous un climat polaire.
votre sol est un sol de ville ou un sol fait de remblais.
votre sol est hydrophobe.
Ne vous inquiétez pas : ces cas seront traités ici !
Une calculatrice ou un logiciel calculateur, avec la touche « √ »
Un petit récipient
8 pots de contenance équivalente (vous devez impérativement connaître leur volume pour pouvoir réaliser ce test)
Un peu de terre de votre sol
Du terreau non-enrichi
Du sel
De l’eau dé-chlorée (eau du robinet laissée à l’air libre une demi-journée)
Une balance de précision
Des petits cailloux
8 élastiques
Du film plastique ou équivalent
Des semences d’une variété de salade et des semences d’une variété de tomate
Ce protocole est un peu différent de ceux que vous avez déjà suivis : nous allons y traiter les différents facteurs qui peuvent amener la salinité. Une évaluation adaptée aux facteurs auxquels votre terre est soumise vous sera proposée !
Premier facteur : la géographie
La salinité ayant plusieurs origines et se comportant différemment selon elles, nous allons d’abord chercher à savoir si votre sol peut être soumis à une salinisation côtière ou à une salinisation continentale.
À combien de kilomètres de la mer se trouve votre terre ?
Pour le savoir, repérez simplement votre commune sur une carte de votre pays, et mesurez la distance qui la sépare de la côte la plus proche. Reportez ensuite votre résultat ci-dessous !
En zone continentale : votre sol est épargné par la salinisation côtière. Il peut tout de même être sujet à la salinisation continentale : poursuivez le protocole !
Incertitude : quel(s) type(s) de végétation spontanée observez-vous dans votre localité ?
Principalement une végétation typiquement continentale : poursuivez le protocole !
Second facteur : la pluie efficace
Le second facteur déterminant pour la salinité, c’est la pluie efficace : il s’agit de la relation entre la température et la pluviométrie annuelles. Pour faire simple : quand la pluie tombe, acide car chargée en CO2, elle réagit avec le sol et produit une quantité infime de sels. Les plantes vont absorber cette eau (tout ou partie) et la transpirer, tandis que la chaleur va en évaporer une partie. À partir de là, il y a deux possibilités :
la pluviométrie est insuffisante : toute l’eau apportée sera consommée par les plantes et évaporée par le sol. Les sels produits continueront de s’accumuler, faute d’eau pour les entraîner vers le bas.
la pluviométrie est suffisante : il reste de l’eau de pluie après que les plantes se soient servies, mais la question de la température demeure !
la température est trop élevée : une pluviométrie importante peut tout de même être insuffisante. Si les températures sont trop élevées, l’eau n’aura pas le temps de pénétrer le sol en profondeur, ce qui cause le même problème : une accumulation des sels.
la température est suffisamment basse : si la température le permet, les sels produits seront emportés vers le bas par le mouvement de cette eau (appelée « pluie efficace »), et finiront, longtemps après, par rejoindre les mers.
Alors, comment pouvons-nous évaluer ce lien entre pluviométrie et température ? Il nous faut calculer l’ETR (pour ÉvapoTranspiration Réelle) : c’est la quantité d’eau absorbée par les plantes et évaporée par la chaleur. Une fois que nous aurons cette donnée, nous pourrons savoir si l’eau de pluie est excédentaire (et donc si elle est « efficace », théoriquement capable d’entraîner les sels en profondeur) ou non. Munissez-vous de cette fiche de suivi : téléchargez-la, imprimez-la ou recopiez-la. Elle vous sera utile pour réaliser une bonne prise de notes. C’est parti !
La quantité de pluie efficace : trouver les données
Quelle est la pluviométrie annuelle relevée sur votre terrain ? La température moyenne annuelle ?
Pour pouvoir répondre à ces questions dès aujourd’hui, vous devez avoir relevé ces données régulièrement sur votre terrain. À défaut, les sites météorologiques de votre pays / région proposent sûrement des données similaires. En France, il s’agit du site de Météo France : sélectionnez les valeurs “annuelles” et naviguez entre les différents onglets de la carte pour obtenir températures et pluviométrie. Vous pouvez sélectionner votre région et même votre ville.
Rendez-vous à la section A de notre fiche de suivi ! Nous allons prendre la ville de Lille comme exemple, mais n’oubliez pas d’utiliser vos propres résultats.
Sur le site de Météo France, nous avons trouvé ces données :
– Pluviométrie annuelle de Lille : 742 mm / an -> on peut déjà noter dans notre fiche le résultat à la ligne A1, sous la forme :
P = 742
– Températures moyennes annuelles de Lille : 7,1°C / 14,5°C
Les deux nombres indiquent les températures moyennes du matin et de l’après midi. Nous devons réaliser une moyenne de ces deux valeurs pour obtenir la température annuelle moyenne « globale ». On additionne les deux valeurs puis on divise ce résultat par 2 :
7,1 + 14,5 = 21,6
21,6 / 2 = 10,8°C
10,8°C, c’est la température annuelle moyenne globale à Lille (oui, c’est un peu froid !). On peut noter ce résultat dans notre fiche, ligne A2 sous la forme :
T = 10,8
Nous avons trouvé les valeurs de “P” et de “T”. Il nous reste à trouver un certain “L”, alors allons-y pas à pas ! “L”, c’est un coefficient que l’on va calculer grâce à la température. On ne vous le cache pas, il n’a pas une tête très sympathique :
L = (0,05 x T)³ + (25 x T) + 300
L = quoi ?!
Vous êtes encore là ? 🙂 Rassurez-vous, on va le travailler au corps ensemble ! Notre objectif va être de transformer cette équation en un nombre (ex : L = 25).
Conseils :
Si vous vous perdez en chemin, faites attention aux couleurs : nous avons colorés certains éléments de l’équation pour que vous puissiez suivre leur trace, étape après étape !
Nous allons utiliser nos résultats pour cet exemple, il est donc tout à fait normal que vous trouviez des résultats différents ! Gardez en tête que seuls les éléments écrits en noir dans l’équation sont fixes, pour nous, comme pour vous. Tous les éléments colorés, à l’inverse, vous seront propres !
Pour bien procéder, nous vous conseillons d’utiliser la fiche de suivi, section B.
Commencez par remplacer les “T” dans l’équation par la valeur que vous avez notée précédemment sur votre fiche de suivi, (nous c’est 10,8). Reportez cette étape ligne B1 de votre fiche de suivi.
L = (0,05 x T)³ + (25 x T) + 300
En B1, je note :
L = (0,05 x 10,8)³ + (25 x 10,8) + 300
Vous avez une calculatrice scientifique ou vous utilisezun logiciel « calculatrice scientifique » ? Vous pouvez directement y inscrire cette opération pour obtenir le résultat de L. Notez le résultat à la ligne A3 de votre fiche de suivi, et poursuivez !
Vous n'utilisez pas de calculatrice scientifique ? Cliquez ici, on vous guide !
Maintenant, on va réduire un peu tout ça : vous voyez les parenthèses ? Vous pouvez considérer que le contenu de chacune d’elles est l’équivalent d’une opération simple, indépendante. Essayons :
L = (0,05 x 10,8)³ + (25 x 10,8) + 300
En B2 je note : En B3 je note :
0,05 x 10,8 = 0,54 25 x 10,8 = 270
En B4 je note :
L = 0,54³ + 270 + 300
On y est presque ! Il ne reste plus qu’à nous occuper de cet étrange symbole : “³”. Pour simplifier, on peut le « traduire » de la façon qui suit :
En B5 je note :
L = (0,54 x 0,54 x 0,54) + 270 + 300
En B6 je note :
0,54 x 0,54 x 0,54 = 0,157464
En B7 je note :
L = 0,157464 + 270 + 300
En B8 et en A3 je note :
L = 570,157464
Et voilà ! Nous disposons désormais des valeurs de T, de P et de L ! Toutes les données qu’il nous faut pour poursuivre et analyser notre second facteur sont désormais réunies !
La quantité de pluie efficace : traiter les données
Il nous reste encore à déterminer l’ETR (EvapoTranspiration Réelle). Rappelez-vous, il s’agit de l’eau absorbée puis transpirée par les plantes ainsi que l’eau évaporée par la chaleur. Là encore, il va nous falloir passer par la case mathématique, mais comme précédemment, on va y aller doucement ! Rendez-vous section C de votre fiche de suivi !
Votre objectif : réduire cette équation d’apparence complexe en un simple nombre, mais bien entendu, vous serez guidé.e !
ETR = P / √((0,9 + (P x P)) / (L x L))
On l’avoue, cette équation pique un peu les yeux… Alors simplifions-la un peu en remplaçant les lettres “P” et “L” par les valeurs que vous avons obtenues !
En C1 je note :
ETR = 742 / √((0,9 + (742 x 742)) / (570,157464 x 570,157464))
Vous avez une calculatrice scientifique ou vous utilisezun logiciel « calculatrice scientifique » ? Vous pouvez directement y inscrire cette opération pour obtenir le résultat de ETR, puis poursuivez!
Vous n'utilisez pas de calculatrice scientifique ? Cliquez ici, on vous guide !
À présent, résolvons les opérations entre parenthèses indépendamment :
En C2 je note :
742 x 742 = 550564
En C3 je note :
570,157464 x 570,157464 = 325079,533754911
En C4 je note :
ETR = 742 / √((0,9 + 550564) / 325079,533754911)
En C5 je note :
0,9 + 550564 = 550564,9
En C6 je note :
ETR = 742 / √(550564,9 / 325079,533754911)
En C7 je note :
550564,9 / 325079,533754911 = 1,693631382
En C8 je note :
ETR = 742 / √1,693631382
Faisons une petite pause… Mine de rien, on y est presque ! Il nous reste à nous occuper de cette racine carrée ! Pour la calculer, c’est simple : sur votre calculatrice, appuyez sur la touche « √ », puis entrez le nombre (pour nous à Lille 1,693631382), et appuyez sur la touche « = » !
En C9 je note :
√1,693631382 = 1,301395936
En C10 je note :
ETR = 742 / 1,301395936
En C11 je note :
742 / 1,301395936 = 570,156997939
En C12 je note :
ETR = 570,156997939 mm/ an
Félicitations ! Grâce aux données de température et de pluviométrie relevées sur votre terrain, et quelques calculs mathématiques, vous connaissez la quantité d’eau évapotranspirée par an par votre sol et les plantes qui s’y trouvent !
Promis, c’est presque fini à partir de maintenant : il nous reste à jouer un petit peu avec ces chiffres pour pouvoir les exploiter ! Nous devons en effet déterminer la quantité de pluie efficace (l’eau qu’il restera après l’évapotranspiration, appelons-la « PE »), grâce à l’équation qui suit, beaucoup plus simple que les précédentes. Comme d’habitude, on remplace les lettres par leurs valeurs :
PE = P – ETR
En C13 je note :
PE = 742 – 570,156997939
En C14 et en A4 je note :
PE = 171,843002061 mm/an
Ça y est ! On en a fini avec les mathématiques ! Il ne nous reste plus qu’à interpréter notre résultat, en reportant ci-dessous la valeur de la pluie efficace que vous venez de trouver !
Pluie efficace insuffisante : avec les températures que votre climat connaît, la pluviométrie est insuffisante pour permettre un bon drainage des sels. Votre sol est probablement déjà chargé en sels ou est peut-être en cours de salinisation. Réalisez directement l’évaluation de la salinité en zone à pluie efficace insuffisante.
Pluie efficace suffisante : votre sol dispose d’une quantité de pluie efficace certaine pour drainer les sels en profondeur, mais d’autres facteurs peuvent encore empêcher ce mouvement, poursuivez au point suivant !
Incertitude :à notre connaissance, il n’existe pas de valeur minimum à atteindre. Nous avons fixé la valeur de 100 mm/an comme « milieu », après avoir compilé plusieurs exemples concrets (en dessous de cette valeur, les terrains observés avaient des problèmes de salinisation, au dessus, ils n’en avaient pas), et en suivant la graduation suivie par Météo France, mais elle n’est pas parfaite : c’est pourquoi il existe une incertitude. Si votre résultat est compris dans cette zone d’incertitude, cliquez ci-dessous !
Lever l'incertitude en sol à dominante limoneuse ou argileuse
Ce que nous avons tenté de déterminer avec les mathématiques, c’est si la pluie efficace est suffisante pour avoir le temps de descendre en profondeur avant d’être évapotranspirée. Puisque les chiffres ont atteint leur limite, nous allons opter pour une approche de terrain : l’objectif pour vous va être d’observer l’absence ou la présence d’eau dans les couches profondes après une pluie.
Quelques jours après une pluie, délimitez un carré de 40 cm / 40 cm et creusez jusqu’à 50 cm de profondeur. Réalisez une observation des mottes comme indiqué ci-dessous (indiquez simplement vos résultats si vous les connaissez déjà).
Prélevez une motte de terre à la main dans la partie haute de votre sol et une autre dans la partie basse. Comment se comportent les échantillons ?
Toutes les mottes s’effritent et sont sèches : l’humidité de votre sol est de modalité “sec”.
Toutes les mottes sont friables mais fraîches au toucher : l’humidité de votre sol est de modalité “frais”.
Toutes les mottes sont plastiques et vos mains sont humides : l’humidité de votre sol est de modalité “humide”.
Toutes les mottes sont plastiques et brillantes : l’humidité de votre sol est de modalité “très humide”.
De l’eau suinte de toutes les mottes : l’humidité de votre sol est de modalité “noyé”.
De manières différentes, la motte de la couche supérieure est bien plus humide que la motte de la couche inférieure : l’humidité de votre sol est mal drainée.
Autres résultats : la pluie reçue par votre sol semble être suffisante pour pénétrer les couches les plus profondes, poursuivez votre lecture avec le troisième facteur.
Lever l'incertitude en sol à dominante sableuse
Ce que nous avons tenté de déterminer avec les mathématiques, c’est si la pluie efficace est suffisante pour avoir le temps de descendre en profondeur avant d’être évapotranspirée. Puisque les chiffres ont atteint leur limite, nous allons opter pour une approche de terrain : l’objectif pour vous va être d’observer l’absence ou la présence d’eau dans les couches profondes après une pluie.
Le problème des sols sableux, c’est qu’ils ne retiennent pas l’eau en surface et qu’ils ne la protègent pas pour autant de l’évaporation. Peu importe la quantité d’eau apportée, les couches inférieures seront logiquement plus humides que les couches supérieures après une pluie. Les sols sableux ont la particularité de favoriser l’accumulation des sels en profondeur : le drainage superficiel des sels n’est pas un problème, mais rien ne garantit qu’ils soient entraînés assez profondément ; si les sels peuvent traverser aisément une couche sableuse, ils peuvent rester bloqués sur et dans une couche inférieure de texture différente, si la pluie efficace est insuffisante. C’est pourquoi, ce que nous allons chercher à déterminer dans votre cas, c’est si la pluie efficace est suffisante pour atteindre non pas la seconde couche, mais le bas de la seconde couche !
Quelques jours après une pluie, délimitez un carré de 40 cm / 40 cm et creusez jusqu’à 1m ou jusqu’à observer au moins 2 couches. Réalisez une observation des mottes comme indiqué ci-dessous (indiquez simplement vos résultats si vous les connaissez déjà).
Prélevez une motte de terre à la main à mi-hauteur de votre sol et une autre dans la partie basse. Comment se comportent les échantillons ?
Toutes les mottes s’effritent et sont sèches : l’humidité de votre sol est de modalité “sec”.
Toutes les mottes sont friables mais fraîches au toucher : l’humidité de votre sol est de modalité “frais”.
Toutes les mottes sont plastiques et vos mains sont humides : l’humidité de votre sol est de modalité “humide”.
Toutes les mottes sont plastiques et brillantes : l’humidité de votre sol est de modalité “très humide”.
De l’eau suinte de toutes les mottes : l’humidité de votre sol est de modalité “noyé”.
De manières différentes, la motte de la couche supérieure est bien plus humide que la motte de la couche inférieure : l’humidité de votre sol est mal drainée.
Autres résultats : la pluie reçue par votre sol semble être suffisante pour pénétrer les couches les plus profondes, poursuivez votre lecture avec le troisième facteur.
Troisième et dernier facteur : le type de fonctionnement du sol
C’est la caractéristique du sol que nous avons évaluée lors du Manuel pratique du Père Magraine N°4, donc ici, ce sera très rapide ! Reportez simplement le type de fonctionnement de votre sol ci-dessous. Certain.e.s d’entre vous n’ont pas pu réaliser ces tests, mais c’est ici que nous allons traiter ces cas particuliers.
Mon sol a un fonctionnement horizontal : le fonctionnement de votre sol empêche la pluie d’emporter les sels vers le bas. Il est probablement déjà salé ou est en cours de salinisation. Réalisez directement l’évaluation de la salinité en sol à fonctionnement horizontal.
Mon sol a un fonctionnement vertical : le fonctionnement de votre sol permet à la pluie d’emporter les sels produits vers le bas ! Votre sol réunit toutes les conditions pour être à l’abri de la salinisation ! Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Les cas particuliers :
Mon sol est dans une région polaire : on avoue ici toute notre ignorance en la matière, les systèmes naturels régissant ces régions pouvant être très différents de ceux que nous connaissons à titre personnel.
Mon sol est un sol de ville ou est fait de remblais : réalisez l’expérience suivante !
Évaluation de l'infiltration des eaux en sol de ville ou de remblais
La problématique des sols constitués de remblais (jardins de villes la plupart du temps) est toute autre, et dépend grandement de son histoire. Très souvent présentes, l’asphyxie et l’hydromorphie sont les signes d’une mauvaise infiltration de l’eau. Réalisez ce test afin de savoir si les eaux s’infiltrent normalement : délimitez un carré de 40 cm / 40 cm et creusez jusqu’à 50 cm de profondeur.
Portez votre attention sur les couleurs présentes dans les couches de votre sol. Observez-vous des couleurs particulières ?
Oui, toute une couche est de couleur grise ou gris-bleu-vert : votre sol est soumis à la présence d’une nappe d’eau permanente.
Oui, je vois de nombreuses taches grises / verdâtres qui couvrent + d’un tiers de la couche) : votre sol est très hydromorphe.
Oui, je vois des taches grises / verdâtres qui couvrent moins d’un tiers de la couche : votre sol est hydromorphe.
Oui, je vois quelques taches de rouille : votre sol est modérément hydromorphe.
Oui, je vois quelques taches de couleurs mélangées (rouille et gris / verdâtre) : votre sol est peu hydromorphe.
Non, je ne vois aucune de ces couleurs particulières : votre sol n’est pas du tout hydromorphe.
Traitons ces résultats !
Mon sol est modérément, peu ou pas hydromorphe : l’eau s’évacue plus ou moins correctement, votre sol semble être à l’abri de la salinisation. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Mon sol est hydromorphe, très hydromorphe ou en présence d’une nappe d’eau permanente : l’eau s’évacue mal, voire ne peut être qu’évapotranspirée. Votre sol est probablement déjà salé ou est peut-être en cours de salinisation. Réalisez directement l’évaluation de la salinité en sol hydromorphe de ville ou de remblais.
Mon sol est hydrophobe : réalisez l’expérience suivante !
Évaluation de l'infiltration des eaux en sol hydrophobe
Les sols composés à moins de 5% d’argiles sont particulièrement touchés mais ils ne sont pas les seuls : certaines plantes, notamment la luzerne, le lupin, le trèfle, laissent derrière elles des particules cireuses, qui rendent le sol hydrophobe si leur culture est répétée et/ou si le sol est très sableux. L’hydrophobie des sols se traduit par une évapotranspiration accrue de l’eau de pluie reçue, ce qui entraîne une baisse de l’eau de pluie efficace. Quelques jours après une pluie, délimitez un carré de 40 cm / 40 cm et creusez jusqu’à 50 cm de profondeur. Réalisez une observation des mottes comme indiqué ci-dessous (indiquez simplement vos résultats si vous les connaissez déjà).
Prélevez une motte de terre à la main dans la partie haute de la face d’observation et une autre dans la partie basse. Comment se comportent les échantillons ?
Toutes les mottes s’effritent et sont sèches : l’humidité de votre sol est de modalité “sec”.
Toutes les mottes sont friables mais fraîches au toucher : l’humidité de votre sol est de modalité “frais”.
Toutes les mottes sont plastiques et vos mains sont humides : l’humidité de votre sol est de modalité “humide”.
Toutes les mottes sont plastiques et brillantes : l’humidité de votre sol est de modalité “très humide”.
De l’eau suinte de toutes les mottes : l’humidité de votre sol est de modalité “noyé”.
De manières différentes, la motte de la couche supérieure est bien plus humide que la motte de la couche inférieure : l’humidité de votre sol est mal drainée.
Traitons ces résultats !
L’humidité de mon sol est de modalité “sec”, « noyé » ou est mal drainée : l’hydrophobie de votre sol empêche la pluie efficace de drainer les sels vers le bas. Votre sol est probablement déjà salé ou peut-être en cours de salinisation. Réalisez directement l’évaluation de la salinité de son sol hydrophobe.
L’humidité de mon sol est de modalité “frais”, “humide”, “très humide” ou est bien drainée : l’hydrophobie de votre sol n’empêche pas la pluie efficace de drainer les sels vers le bas. Votre sol semble être à la l’abri de la salinisation. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Évaluer la salinité de son sol en zone côtière
La proximité avec la mer induit certains inconvénients : il est possible que l’eau de mer contamine les nappes d’eau présentes sous votre sol (biseaux salés), et que les embruns déposent une quantité non-négligeable de sels à sa surface. Il nous faut nous pencher un peu plus sur la question afin de bien comprendre le phénomène.
Les biseaux salés : en zone côtière, nappes d’eau salée et d’eau douce sont en contact direct, mais sans mouvement, la viscosité de l’eau salée l’empêchera de migrer et de contaminer la nappe d’eau douce. Deux cas peuvent entraîner un mouvement de l’eau salée et donc une contamination de l’eau douce :
les forages destinés à pomper l’eau douce
le défaut d’alimentation de la nappe d’eau douce (en cas de “déficit hydrique” : lorsqu’il ne pleut pas assez)
Les embruns marins : enlevés aux mers et océans notamment par les vents, ils sont fortement concentrés en sels minéraux (et surtout en sel à proprement parler). Pouvant être emportés sur plusieurs dizaines de kilomètres, et pouvant servir de noyau de condensation aux gouttes de pluies, leur influence sur les littoraux est importante : seules les plantes résistantes aux sels et celles nécessitant de fortes concentrations de sels pour pousser peuvent y vivre. À eux seuls, ils peuvent déverser jusqu’à 750 kg de sel par hectare par an (soit près de 2 kg par jour !).
Vous l’avez compris (et vous vous en doutiez sûrement déjà), votre sol est cerné par le sel par le bas (à cause des biseaux salés), par le haut (à cause des pluies formées par les embruns) et par le front marin (à cause des embruns apportés par le vent). À présent, il nous faut identifier plus précisément la situation de votre sol !
Dressons un diagnostic !
Réalisez les observations et les évaluations suivantes : plus vous avancerez dans leur réalisation, plus le résultat que vous obtiendrez sera probant et fiable. Si vous ne pouvez pas répondre à certaines questions, ce n’est pas grave : vous pourrez toujours réaliser l’expérience de confirmation et de correction. C’est parti !
Observation N°1 : la structure du sol et des mottes
Le sel affecte la stabilité structurale du sol. Cette caractéristique a été évaluée lors du Manuel pratique du Père Magraine N°4, reportez simplement vos résultats ci-dessous :
Mon sol a une structure particulaire : votre sol est probablement “salé” à “extrêmement salé”.
Mon sol a une structure massive : cela peut indiquer une salinité comme tout autre chose. Ne prenez pas ce résultat en compte.
Mon sol a une structure autre : votre sol est probablement “modérément salé” à “non salé”.
Vous le constatez, ces résultats sont loin d’être précis. Poursuivons !
Observation N°2 : la texture
Le sel a également la propriété de disperser les argiles qui sont ensuite emportées par les eaux. Ainsi, la texture de la terre peut être un bon indicateur de salinité. Si vous ne l’avez pas déjà évaluée, c’est l’objet du Manuel pratique du Père Magraine N°2 !
Les sables sont les plus présents et les argiles les moins présentes : votre sol est probablement “fortement salé” à “extrêmement salé”.
Les limons sont les plus présents et les argiles les moins présentes : votre sol est probablement “modérément salé” à “salé”.
Les argiles sont les plus présentes : votre sol est probablement “peu ou non salé”.
Ces seconds résultats sont un peu plus précis, mais on peut faire encore mieux !
Observation N°3 : le couvert végétal
Votre sol dispose-t-il d’un couvert végétal naturel (est-il recouvert de plantes non-implantées par les humains) ?
Non, il est recouvert de plantes spécialement sélectionnées (ex : la fétuque rouge, un “gazon” résistant au sel) : dans ce cas précis, il est malheureusement impossible d’en déduire la salinité.
Non, il est déserté par la végétation : votre sol est probablement « extrêmement salé ».
Oui, de façon clairsemée, par une végétation typique des littoraux : la vie est difficile sur votre sol, même pour les plantes résistantes au sel. Votre sol est probablement « fortement salé ».
Oui, complètement, principalement par une végétation typique des littoraux : bien que les plantes glycophytes (sensibles au sel) ne puissent y vivre, les populations halophytes (résistantes au sel) s’épanouissent sur votre terrain ! Votre sol est probablement « salé ».
Oui, de façon clairsemée, par une végétation typiquement continentale : cela pourrait indiquer une salinisation en cours de votre sol. Il est probablement « modérément salé ».
Oui, complètement, par une végétation typiquement continentale : vous avez beaucoup de chance ! Il s’agit peut-être d’une spécificité très locale, mais malgré sa situation littorale, votre sol est probablement « peu ou pas salé ».
À ce stade, vous obtenez des résultats déjà un peu plus précis, mais il existe toujours une incertitude quant au diagnostic nous avons dressé, alors regardons de plus près ce qui peut ou non pousser sur votre sol !
Observation N°4 : Les cultures réussies
Cette quatrième observation nécessite que vous connaissiez bien votre terre, voire que vous y avez expérimenté des cultures durant plusieurs années.
Parvenez-vous à cultiver en pleine terre avec succès des plantes sensibles au sel (carottes, haricots, salades, radis) ? Si vous avez des arbres fruitiers qui n’ont pas été sélectionnés pour leur résistance au sel, parviennent-ils à fructifier ?
Oui, leur développement et leurs productions me semblent dans la moyenne : la tolérance au sel de ces espèces allant jusqu’à 1,3 g de sel par litre, on peut considérer que votre sol est salé à moins de 1,3 g de sel par litre : il est probablement “non salé”. Vous avez votre diagnostic, il ne reste plus qu’à le confirmer ! Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Oui, mais leur développement est décalé dans le temps (plus lent) et leurs productions me semblent être en dessous de la moyenne : la salinité de votre sol est probablement à la limite de la tolérance de ces plantes, qui est de 1,3 g de sel par litre : il est probablement “peu salé” (mais salé quand même). Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Non : la salinité de votre sol dépasse la tolérance de ces plantes, qui est de 1,3 g de sel par litre. Répondez à la question suivante pour affiner vos résultats !
Parvenez-vous à cultiver en pleine terre avec succès des plantes moyennement tolérantes au sel (les tomates par exemple) ? Si vous cultivez des vignes, des figuiers, des oliviers dans les climats appropriés, parviennent-ils à fructifier ?
Oui, leur développement et leurs productions me semblent dans la moyenne : la tolérance au sel de ces espèces allant jusqu’à 2,5 g de sel par litre, on peut considérer que votre sol est salé de 1,3 g à 2,5 g de sel par litre : il est probablement “modérément salé”. Vous avez votre diagnostic, il ne reste plus qu’à le confirmer ! Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Oui, mais leur développement est décalé dans le temps (plus lent) et leurs productions me semblent être en dessous de la moyenne : la salinité de votre sol est probablement à la limite de la tolérance de ces plantes, qui est de 2,5 g de sel par litre : il est probablement “salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Non : la salinité de votre sol dépasse la tolérance de ces plantes, qui est de 2,5 g de sel par litre. Répondez à la question suivante pour affiner vos résultats !
Parvenez-vous à cultiver en pleine terre avec succès des plantes tolérantes au sel (la betterave à sucre, le colza, l’orge) ? Si vous cultivez des dattiers et des cocotiers dans les climats appropriés, parviennent-ils à fructifier ? Si vous ne cultivez rien de tout cela, des prairies se forment-elles spontanément sur votre sol ?
Oui, leur développement et leurs productions me semblent dans la moyenne : la tolérance au sel de ces espèces allant jusqu’à 5 g de sel par litre, on peut considérer que votre sol est salé de 2,5 g à 5 g de sel par litre : il est probablement “fortement salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Oui, mais leur développement est décalé dans le temps (plus lent) et leurs productions me semblent être en dessous de la moyenne : la salinité de votre sol est probablement à la limite de la tolérance de ces plantes, qui est de 5 g de sel par litre : il est probablement “très fortement salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Non : la salinité de votre sol dépasse la tolérance de ces plantes, qui est de 5 g de sel par litre. Votre sol est probablement “extrêmement salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Évaluer la salinité de son sol en zone à pluie efficace insuffisante
Votre terre est suffisamment éloignée des mers et océans pour ne pas souffrir d’une salinisation côtière, malheureusement, la quantité de pluie efficace semble être insuffisante pour la protéger d’une salinisation continentale. Cette situation est due à trois éléments qui ne s’accordent pas très bien dans votre cas.
La roche-mère : c’est sur elle que repose votre sol. La croûte terrestre ne contient que 2,27% de sodium, mais c’est amplement suffisant pour saler l’entièreté des terres émergées de notre planète jusqu’à les rendre incultivables : c’est donc la roche-mère qui est la source de la salinisation continentale.
La pluie : en tombant, la pluie se charge en CO2 atmosphérique et devient acide. En touchant le sol, elle réagit avec les minéraux de la roche-mère pour produire des quantités infimes de sels. Si la pluie est suffisante, les sels produits seront emportés vers le bas et finiront dans les océans.
La chaleur : plus la chaleur est importante, plus les pluies seront évaporées rapidement. Au lieu d’emporter les sels vers le bas, les pluies s’évaporent et abandonnent les sels en surface.
En nous focalisant sur ces trois éléments à présent familiers, nous allons pouvoir identifier nos moyens d’intervention. Mais avant d’engager quoi que ce soit, il nous faut dresser un diagnostic plus précis.
Dressons un diagnostic !
Réalisez les observations et les évaluations suivantes : plus vous avancerez dans leur réalisation, plus le résultat que vous obtiendrez sera probant et fiable. Si vous ne pouvez pas répondre à certaines questions, ce n’est pas grave : vous pourrez toujours réaliser l’expérience de confirmation et de correction. C’est parti !
Observation N°1 : la structure du sol et des mottes
Le sel affecte la stabilité structurale du sol. Cette caractéristique a été évaluée lors du Manuel pratique du Père Magraine N°4, reportez simplement vos résultats ci-dessous :
Mon sol a une structure particulaire : votre sol est probablement “salé” à “extrêmement salé”.
Mon sol a une structure massive : cela peut indiquer une salinité comme tout autre chose. Ne prenez pas ce résultat en compte.
Mon sol a une structure autre : votre sol est probablement “modérément salé” à “non salé”.
Vous le constatez, ces résultats sont loin d’être précis. Poursuivons !
Observation N°2 : la texture
Le sel a également la propriété de disperser les argiles qui sont ensuite emportées par les eaux. Ainsi, la texture de la terre peut être un bon indicateur de salinité. Si vous ne l’avez pas déjà évaluée, c’est l’objet du Manuel pratique du Père Magraine N°2 !
Les sables sont les plus présents et les argiles les moins présentes : votre sol est probablement “fortement salé” à “extrêmement salé”.
Les limons sont les plus présents et les argiles les moins présentes : votre sol est probablement “modérément salé” à “salé”.
Les argiles sont les plus présentes : votre sol est probablement “peu ou non salé”.
Ces seconds résultats sont un peu plus précis, mais on peut faire encore mieux !
Observation N°3 : le couvert végétal
Votre sol dispose-t-il d’un couvert végétal naturel (est-il recouvert de plantes non-implantées par les humains) ?
Non, il est recouvert de plantes sélectionnées : dans ce cas précis, il est malheureusement impossible d’en déduire la salinité.
Non, il est déserté par la végétation : votre sol est probablement “très fortement salé” à “extrêmement salé”.
Oui, de façon clairsemée : cela pourrait indiquer une salinisation en cours de votre sol. Il est probablement “modérément salé” à “fortement salé”.
Oui, complètement : vous avez beaucoup de chance ! Il s’agit peut-être d’une spécificité très locale, mais malgré le manque de pluie efficace, votre sol est probablement “peu ou pas salé”.
À ce stade, vous obtenez des résultats déjà un peu plus précis, mais il existe toujours une incertitude quant au diagnostic nous avons dressé, alors regardons de plus près ce qui peut ou non pousser sur votre sol !
Observation N°4 : Les cultures réussies
Cette quatrième observation nécessite que vous connaissiez bien votre terre, voire que vous y avez expérimenté des cultures durant plusieurs années.
Parvenez-vous à cultiver en pleine terre avec succès des plantes sensibles au sel (carottes, haricots, salades, radis) ? Si vous avez des arbres fruitiers qui n’ont pas été sélectionnés pour leur résistance au sel, parviennent-ils à fructifier ?
Oui, leur développement et leurs productions me semblent dans la moyenne : la tolérance au sel de ces espèces allant jusqu’à 1,3 g de sel par litre, on peut considérer que votre sol est salé à moins de 1,3 g de sel par litre : il est probablement “non salé”. Vous avez votre diagnostic, il ne reste plus qu’à le confirmer ! Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Oui, mais leur développement est décalé dans le temps (plus lent) et leurs productions me semblent être en dessous de la moyenne : la salinité de votre sol est probablement à la limite de la tolérance de ces plantes, qui est de 1,3 g de sel par litre : il est probablement “peu salé” (mais salé quand même). Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Non : la salinité de votre sol dépasse la tolérance de ces plantes, qui est de 1,3 g de sel par litre. Répondez à la question suivante pour affiner vos résultats !
Parvenez-vous à cultiver en pleine terre avec succès des plantes moyennement tolérantes au sel (les tomates par exemple) ? Si vous cultivez des vignes, des figuiers, des oliviers dans les climats appropriés, parviennent-ils à fructifier ?
Oui, leur développement et leurs productions me semblent dans la moyenne : la tolérance au sel de ces espèces allant jusqu’à 2,5 g de sel par litre, on peut considérer que votre sol est salé de 1,3 g à 2,5 g de sel par litre : il est probablement “modérément salé”. Vous avez votre diagnostic, il ne reste plus qu’à le confirmer ! Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Oui, mais leur développement est décalé dans le temps (plus lent) et leurs productions me semblent être en dessous de la moyenne : la salinité de votre sol est probablement à la limite de la tolérance de ces plantes, qui est de 2,5 g de sel par litre : il est probablement “salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Non : la salinité de votre sol dépasse la tolérance de ces plantes, qui est de 2,5 g de sel par litre. Répondez à la question suivante pour affiner vos résultats !
Parvenez-vous à cultiver en pleine terre avec succès des plantes tolérantes au sel (la betterave à sucre, le colza, l’orge) ? Si vous cultivez des dattiers et des cocotiers dans les climats appropriés, parviennent-ils à fructifier ? Si vous ne cultivez rien de tout cela, des prairies se forment-elles spontanément sur votre sol ?
Oui, leur développement et leurs productions me semblent dans la moyenne : la tolérance au sel de ces espèces allant jusqu’à 5 g de sel par litre, on peut considérer que votre sol est salé de 2,5 g à 5 g de sel par litre : il est probablement “fortement salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Oui, mais leur développement est décalé dans le temps (plus lent) et leurs productions me semblent être en dessous de la moyenne : la salinité de votre sol est probablement à la limite de la tolérance de ces plantes, qui est de 5 g de sel par litre : il est probablement “très fortement salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Non : la salinité de votre sol dépasse la tolérance de ces plantes, qui est de 5 g de sel par litre. Votre sol est probablement “extrêmement salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Évaluer la salinité de son sol à fonctionnement horizontal
La pluie efficace que votre terre reçoit semble être suffisante, mais le fonctionnement horizontal de votre sol peut empêcher le drainage des sels. Concrètement, qu’est-ce qui est en jeu ?
Votre sol : le comportement de la pluie avec les sols à fonctionnement horizontal est différent de lorsqu’elle rencontre un sol à fonctionnement vertical. Au lieu de s’infiltrer, la pluie va ruisseler, entraînant avec elle jusque dans les cours d’eau les particules les plus fines, à savoir les argiles et les limons : c’est l’érosion. Si ce phénomène a lieu dans la durée, les sables finiront par devenir majoritaires, étant les particules les plus lourdes. Concernant la salinité, le principal problème provient du ruissellement : la pluie qui ruisselle est une pluie qui finira par rejoindre les cours d’eau, c’est donc autant de pluie efficace perdue, qui ne pourra pas drainer les sels vers le bas.
Irrigation et arrosage : dans ces conditions, l’irrigation et l’arrosage sont deux pratiques pouvant causer la salinisation. Ces eaux nécessairement impures (puisque non-distillées) risquent de provoquer une salinisation de surface (et c’est d’autant plus vrai si votre sol présente une croûte de battance) mais aussi d’aggraver l’érosion.
En nous focalisant sur ces éléments à présent familiers, nous allons pouvoir identifier nos moyens d’intervention. Mais avant d’engager quoi que ce soit, il nous faut dresser un diagnostic plus précis.
Dressons un diagnostic !
Réalisez les observations et les évaluations suivantes : plus vous avancerez dans leur réalisation, plus le résultat que vous obtiendrez sera probant et fiable. Si vous ne pouvez pas répondre à certaines questions, ce n’est pas grave : vous pourrez toujours réaliser l’expérience de confirmation et de correction. C’est parti !
Observation N°1 : le couvert végétal
Votre sol dispose-t-il d’un couvert végétal naturel (est-il recouvert de plantes non-implantées par les humains) ?
Non, il est recouvert de plantes sélectionnées : dans ce cas précis, il est malheureusement impossible d’en déduire la salinité.
Non, il est déserté par la végétation : votre sol est probablement “très fortement salé” à “extrêmement salé”.
Oui, de façon clairsemée : cela pourrait indiquer une salinisation en cours de votre sol. Il est probablement “modérément salé” à “fortement salé”.
Oui, complètement : vous avez beaucoup de chance ! Votre sol est probablement “peu ou pas salé”.
À ce stade, vous obtenez des premiers résultats, mais il existe toujours une incertitude quant au diagnostic nous avons dressé, alors regardons de plus près ce qui peut ou non pousser sur votre sol !
Observation N°2 : Les cultures réussies
Cette seconde observation nécessite que vous connaissiez bien votre terre, voire que vous y avez expérimenté des cultures durant plusieurs années.
Parvenez-vous à cultiver en pleine terre avec succès des plantes sensibles au sel (carottes, haricots, salades, radis) ? Si vous avez des arbres fruitiers qui n’ont pas été sélectionnés pour leur résistance au sel, parviennent-ils à fructifier ?
Oui, leur développement et leurs productions me semblent dans la moyenne : la tolérance au sel de ces espèces allant jusqu’à 1,3 g de sel par litre, on peut considérer que votre sol est salé à moins de 1,3 g de sel par litre : il est probablement “non salé”. Vous avez votre diagnostic, il ne reste plus qu’à le confirmer ! Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Oui, mais leur développement est décalé dans le temps (plus lent) et leurs productions me semblent être en dessous de la moyenne : la salinité de votre sol est probablement à la limite de la tolérance de ces plantes, qui est de 1,3 g de sel par litre : il est probablement “peu salé” (mais salé quand même). Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Non : la salinité de votre sol dépasse la tolérance de ces plantes, qui est de 1,3 g de sel par litre. Répondez à la question suivante pour affiner vos résultats !
Parvenez-vous à cultiver en pleine terre avec succès des plantes moyennement tolérantes au sel (les tomates par exemple) ? Si vous cultivez des vignes, des figuiers, des oliviers dans les climats appropriés, parviennent-ils à fructifier ?
Oui, leur développement et leurs productions me semblent dans la moyenne : la tolérance au sel de ces espèces allant jusqu’à 2,5 g de sel par litre, on peut considérer que votre sol est salé de 1,3 g à 2,5 g de sel par litre : il est probablement “modérément salé”. Vous avez votre diagnostic, il ne reste plus qu’à le confirmer ! Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Oui, mais leur développement est décalé dans le temps (plus lent) et leurs productions me semblent être en dessous de la moyenne : la salinité de votre sol est probablement à la limite de la tolérance de ces plantes, qui est de 2,5 g de sel par litre : il est probablement “salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Non : la salinité de votre sol dépasse la tolérance de ces plantes, qui est de 2,5 g de sel par litre. Répondez à la question suivante pour affiner vos résultats !
Parvenez-vous à cultiver en pleine terre avec succès des plantes tolérantes au sel (la betterave à sucre, le colza, l’orge) ? Si vous cultivez des dattiers et des cocotiers dans les climats appropriés, parviennent-ils à fructifier ? Si vous ne cultivez rien de tout cela, des prairies se forment-elles spontanément sur votre sol ?
Oui, leur développement et leurs productions me semblent dans la moyenne : la tolérance au sel de ces espèces allant jusqu’à 5 g de sel par litre, on peut considérer que votre sol est salé de 2,5 g à 5 g de sel par litre : il est probablement “fortement salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Oui, mais leur développement est décalé dans le temps (plus lent) et leurs productions me semblent être en dessous de la moyenne : la salinité de votre sol est probablement à la limite de la tolérance de ces plantes, qui est de 5 g de sel par litre : il est probablement “très fortement salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Non : la salinité de votre sol dépasse la tolérance de ces plantes, qui est de 5 g de sel par litre. Votre sol est probablement “extrêmement salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Évaluer la salinité de son sol hydromorphe de ville ou de remblais
Les sols faits de remblais (principalement les jardins de ville) et de déchets du BTP sont un cas particulier parmi la grande famille des sols : ils sont connus pour être particulièrement soumis à l’hydromorphie (et donc à un mauvais drainage des sels). À quoi cela est-il dû ?
Les techniques de remblayage et de déblayage :qu’il s’agisse d’un jardin de ville ou non, le travail de terrassement permettant de remblayer (ou de déblayer), détruit la structure du sol, endommageant ainsi sa porosité.
La fonction récréative attribuée aux jardins de ville : on peut cultiver dans son jardin, mais pas que ! Et c’est une partie du problème : parce qu’ils sont considérés comme des espaces de jeu, de détente et de repos, les sols de jardins sont souvent piétinés, et donc compactés. La transformation d’un sol utilisé à des fins récréatives en un sol de culture n’est pas si évidente.
L’utilisation des jardins de ville dans la construction : durant les constructions ou les rénovations, les sols servent souvent à entreposer de grandes quantités de matériaux, ou à recevoir les gravats. Le tassement qui en résulte peut être suffisamment important pour aller jusqu’à asphyxier le sol et le placer dans une situation dont il lui sera difficile de revenir.
La pluie : lorsque la pluie arrive sur un sol asphyxié ou peu poreux, elle a du mal à s’infiltrer. Une partie de cette eau est évapotranspirée, tandis qu’une autre reste plus ou moins bloquée (avec les sels) dans les couches inférieures, provoquant de l’hydromorphie.
Il existe des moyens de remédier à tout cela, mais d’abord, dressons un diagnostic précis de la situation !
Dressons un diagnostic !
Réalisez les observations et les évaluations suivantes : plus vous avancerez dans leur réalisation, plus le résultat que vous obtiendrez sera probant et fiable. Si vous ne pouvez pas répondre à certaines questions, ce n’est pas grave : vous pourrez toujours réaliser l’expérience de confirmation et de correction. C’est parti !
Observation N°1 : le couvert végétal
Votre sol dispose-t-il d’un couvert végétal naturel (est-il recouvert de plantes non-implantées par les humains) ?
Non, il est recouvert de plantes sélectionnées : dans ce cas précis, il est malheureusement impossible d’en déduire la salinité.
Non, il est déserté par la végétation : votre sol est probablement “très fortement salé” à “extrêmement salé”.
Oui, de façon clairsemée : cela pourrait indiquer une salinisation en cours de votre sol. Il est probablement “modérément salé” à “fortement salé”.
Oui, complètement : vous avez beaucoup de chance ! Votre sol est probablement “peu ou pas salé”.
À ce stade, vous obtenez des premiers résultats, mais il existe toujours une incertitude quant au diagnostic nous avons dressé, alors regardons de plus près ce qui peut ou non pousser sur votre sol !
Observation N°2 : Les cultures réussies
Cette seconde observation nécessite que vous connaissiez bien votre terre, voire que vous y avez expérimenté des cultures durant plusieurs années.
Parvenez-vous à cultiver en pleine terre avec succès des plantes sensibles au sel (carottes, haricots, salades, radis) ? Si vous avez des arbres fruitiers qui n’ont pas été sélectionnés pour leur résistance au sel, parviennent-ils à fructifier ?
Oui, leur développement et leurs productions me semblent dans la moyenne : la tolérance au sel de ces espèces allant jusqu’à 1,3 g de sel par litre, on peut considérer que votre sol est salé à moins de 1,3 g de sel par litre : il est probablement “non salé”. Vous avez votre diagnostic, il ne reste plus qu’à le confirmer ! Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Oui, mais leur développement est décalé dans le temps (plus lent) et leurs productions me semblent être en dessous de la moyenne : la salinité de votre sol est probablement à la limite de la tolérance de ces plantes, qui est de 1,3 g de sel par litre : il est probablement “peu salé” (mais salé quand même). Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Non : la salinité de votre sol dépasse la tolérance de ces plantes, qui est de 1,3 g de sel par litre. Répondez à la question suivante pour affiner vos résultats !
Parvenez-vous à cultiver en pleine terre avec succès des plantes moyennement tolérantes au sel (les tomates par exemple) ? Si vous cultivez des vignes, des figuiers, des oliviers dans les climats appropriés, parviennent-ils à fructifier ?
Oui, leur développement et leurs productions me semblent dans la moyenne : la tolérance au sel de ces espèces allant jusqu’à 2,5 g de sel par litre, on peut considérer que votre sol est salé de 1,3 g à 2,5 g de sel par litre : il est probablement “modérément salé”. Vous avez votre diagnostic, il ne reste plus qu’à le confirmer ! Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Oui, mais leur développement est décalé dans le temps (plus lent) et leurs productions me semblent être en dessous de la moyenne : la salinité de votre sol est probablement à la limite de la tolérance de ces plantes, qui est de 2,5 g de sel par litre : il est probablement “salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Non : la salinité de votre sol dépasse la tolérance de ces plantes, qui est de 2,5 g de sel par litre. Répondez à la question suivante pour affiner vos résultats !
Parvenez-vous à cultiver en pleine terre avec succès des plantes tolérantes au sel (la betterave à sucre, le colza, l’orge) ? Si vous cultivez des dattiers et des cocotiers dans les climats appropriés, parviennent-ils à fructifier ? Si vous ne cultivez rien de tout cela, des prairies se forment-elles spontanément sur votre sol ?
Oui, leur développement et leurs productions me semblent dans la moyenne : la tolérance au sel de ces espèces allant jusqu’à 5 g de sel par litre, on peut considérer que votre sol est salé de 2,5 g à 5 g de sel par litre : il est probablement “fortement salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Oui, mais leur développement est décalé dans le temps (plus lent) et leurs productions me semblent être en dessous de la moyenne : la salinité de votre sol est probablement à la limite de la tolérance de ces plantes, qui est de 5 g de sel par litre : il est probablement “très fortement salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Non : la salinité de votre sol dépasse la tolérance de ces plantes, qui est de 5 g de sel par litre. Votre sol est probablement “extrêmement salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Évaluer la salinité de son sol hydrophobe
Il existe plusieurs origines pour l’hydrophobie d’un sol, nous devons donc commencer par identifier d’où provient celle de votre sol.
Votre sol a un taux bas d’argiles (de 0 à 5 %) : moins un sol contient d’argiles, plus il est sujet à l’hydrophobie. Dans votre cas, c’est la texture de votre sol qui est donc en cause.
Vous cultivez beaucoup ou systématiquement des fabacées : certaines fabacées comme la luzerne ou le trèfle dégagent des particules cireuses, qui peuvent rendre un sol hydrophobe si elles sont cultivées en grand nombre et à répétition. Si c’est votre cas, l’hydrophobie de votre sol est d’origine biologique.
Votre sol contient plus de 10% d’argiles, et vous ne cultivez ni beaucoup ni souvent des fabacées : il est probable dans votre cas que l’hydrophobie de votre sol soit une conséquence de son activité biologique naturelle. Certains champignons et certains microbes, ainsi que des résidus végétaux en décomposition dégagent des particules cireuses qui peuvent rendre le sol hydrophobe.
Dans les faits, les sols hydrophobes sont plutôt la règle que l’exception : une grande partie des sols est légèrement et naturellement hydrophobe sans que cela soit un problème. Quand l’hydrophobie devient trop importante, la salinité peut s’installer. Dressons un diagnostic précis de la situation !
Dressons un diagnostic !
Réalisez les observations et les évaluations suivantes : plus vous avancerez dans leur réalisation, plus le résultat que vous obtiendrez sera probant et fiable. Si vous ne pouvez pas répondre à certaines questions, ce n’est pas grave : vous pourrez toujours réaliser l’expérience de confirmation et de correction. C’est parti !
Observation N°1 : le couvert végétal
Votre sol dispose-t-il d’un couvert végétal naturel (est-il recouvert de plantes non-implantées par les humains) ?
Non, il est recouvert de plantes sélectionnées : dans ce cas précis, il est malheureusement impossible d’en déduire la salinité.
Non, il est déserté par la végétation : votre sol est probablement “très fortement salé” à “extrêmement salé”.
Oui, de façon clairsemée : cela pourrait indiquer une salinisation en cours de votre sol. Il est probablement “modérément salé” à “fortement salé”.
Oui, complètement : vous avez beaucoup de chance ! Votre sol est probablement “peu ou pas salé”.
À ce stade, vous obtenez des premiers résultats, mais il existe toujours une incertitude quant au diagnostic nous avons dressé, alors regardons de plus près ce qui peut ou non pousser sur votre sol !
Observation N°2 : Les cultures réussies
Cette seconde observation nécessite que vous connaissiez bien votre terre, voire que vous y avez expérimenté des cultures durant plusieurs années.
Parvenez-vous à cultiver en pleine terre avec succès des plantes sensibles au sel (carottes, haricots, salades, radis) ? Si vous avez des arbres fruitiers qui n’ont pas été sélectionnés pour leur résistance au sel, parviennent-ils à fructifier ?
Oui, leur développement et leurs productions me semblent dans la moyenne : la tolérance au sel de ces espèces allant jusqu’à 1,3 g de sel par litre, on peut considérer que votre sol est salé à moins de 1,3 g de sel par litre : il est probablement “non salé”. Vous avez votre diagnostic, il ne reste plus qu’à le confirmer ! Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Oui, mais leur développement est décalé dans le temps (plus lent) et leurs productions me semblent être en dessous de la moyenne : la salinité de votre sol est probablement à la limite de la tolérance de ces plantes, qui est de 1,3 g de sel par litre : il est probablement “peu salé” (mais salé quand même). Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Non : la salinité de votre sol dépasse la tolérance de ces plantes, qui est de 1,3 g de sel par litre. Répondez à la question suivante pour affiner vos résultats !
Parvenez-vous à cultiver en pleine terre avec succès des plantes moyennement tolérantes au sel (les tomates par exemple) ? Si vous cultivez des vignes, des figuiers, des oliviers dans les climats appropriés, parviennent-ils à fructifier ?
Oui, leur développement et leurs productions me semblent dans la moyenne : la tolérance au sel de ces espèces allant jusqu’à 2,5 g de sel par litre, on peut considérer que votre sol est salé de 1,3 g à 2,5 g de sel par litre : il est probablement “modérément salé”. Vous avez votre diagnostic, il ne reste plus qu’à le confirmer ! Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Oui, mais leur développement est décalé dans le temps (plus lent) et leurs productions me semblent être en dessous de la moyenne : la salinité de votre sol est probablement à la limite de la tolérance de ces plantes, qui est de 2,5 g de sel par litre : il est probablement “salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Non : la salinité de votre sol dépasse la tolérance de ces plantes, qui est de 2,5 g de sel par litre. Répondez à la question suivante pour affiner vos résultats !
Parvenez-vous à cultiver en pleine terre avec succès des plantes tolérantes au sel (la betterave à sucre, le colza, l’orge) ? Si vous cultivez des dattiers et des cocotiers dans les climats appropriés, parviennent-ils à fructifier ? Si vous ne cultivez rien de tout cela, des prairies se forment-elles spontanément sur votre sol ?
Oui, leur développement et leurs productions me semblent dans la moyenne : la tolérance au sel de ces espèces allant jusqu’à 5 g de sel par litre, on peut considérer que votre sol est salé de 2,5 g à 5 g de sel par litre : il est probablement “fortement salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Oui, mais leur développement est décalé dans le temps (plus lent) et leurs productions me semblent être en dessous de la moyenne : la salinité de votre sol est probablement à la limite de la tolérance de ces plantes, qui est de 5 g de sel par litre : il est probablement “très fortement salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Non : la salinité de votre sol dépasse la tolérance de ces plantes, qui est de 5 g de sel par litre. Votre sol est probablement “extrêmement salé”. Réalisez l’expérience de confirmation et de correction !
Expérience de confirmation et de correction
À ce stade, vous disposez d’un diagnostic, encore faut-il le confirmer ou le corriger !
Le test du retard est ici pour ça ! Comme son nom l’indique, l’objectif de ce test est d’évaluer… le retard ! En présence d’une forte salinité, les plantes voient leur croissance retardée et leurs productions amoindries. Ce qui est “pratique” ici, c’est que ce retard accompagne la plante depuis la graine : une graine semée dans une terre salée mettra plus de temps à germer (retard de germination) et ses racines auront des difficultés à croître (retard de développement de la masse racinaire). C’est ce mécanisme qui va nous permettre de confirmer ou de corriger votre diagnostic ! C’est parti ! 🙂
1 – Préparer les pots
Pour commencer, remplissez un pot de terre de votre sol. Imprimez ou recopiez ces étiquettes, et collez celle portant la mention « Échantillon à tester » sur le pot rempli de votre terre.
Remplissez les 7 autres pots de terreau et collez-y les étiquettes suivantes (peu importe quel pot porte quelle étiquette, tant qu’elles sont toutes utilisées) : “Étalon 1 à 0 g/L » , “Étalon 2 à 0,65 g/L”, “Étalon 3 à 1,3 g/L”, “Étalon 4 à 1,9 g/L”, “Étalon 5 à 2,5 g/L”, “Échantillon 6 à 3,75 g/L” et “Étalon 7 à 5 g/L”.
2 – Préparer le salage des pots
Vous allez avoir besoin de connaître la contenance (le volume) de vos pots en litres afin de calculer les quantités de sels que nous allons y ajouter. Multipliez simplement chaque valeur indiquée sur les étiquettes des pots étalon par le volume du pot. Exemples :
Mes pots ont une contenance d’ 1 L : pour l’étalon 2 à 0,65 g/L, je multiplie 0,65 g par 1, ce qui me donne 0,65 g, etc.
Mes pots ont une contenance de 0,5 L : pour l’étalon 2 à 0,65 g/L, je multiplie 0,65 g par 0,5, ce qui me donne 0,325 g, etc.
3 – Saler les pots
Pesez la quantité de sel calculée pour l’étalon 7, et placez-la dans un petit récipient. Ajoutez peu à peu de l’eau en mélangeant, jusqu’à ce que le sel soit complètement dissout. Mesurez la quantité d’eau que vous avez dû utiliser et versez délicatement l’intégralité de cette eau salée dans le pot portant l’étiquette “Étalon 7”. Effectuez cette opération pour les autres pots étalons en utilisant la même quantité d’eau que celle mesurée, en rinçant bien le récipient entre chaque étalon, et en utilisant les quantités de sels correspondantes.
4 – Semer
À présent, semez 10 graines de salade et 10 graines de tomates par pot : déposez-les à la surface et enfoncez-les doucement de façon à ce qu’elles soient légèrement recouvertes de terre.
Important : les semences de tomate doivent avoir été contrôlées (par un semencier ou par vous-même), les graines issues des tomates de consommation peuvent donner des résultats erratiques donc quasiment impossibles à interpréter. Il est également important que vos graines proviennent toutes d’une même source et fassent partie d’un même lot : des semences de provenances différentes pourraient avoir des taux de levée différents.
5 – Finaliser la préparation des pots
Couvrez chacun des pots d’un film plastique que vous ferez tenir grâce à un élastique. Percez quelques petits trous dans le film afin de permettre aux échanges gazeux de se produire. Placez quelques petits cailloux sur le film plastique : ce système va permettre de maintenir une température suffisante pour la germination, et d’avoir à arroser le moins possible (l’eau évaporée retombera en goutte à goutte). C’est important : si l’eau descendait vers le fond du pot, elle entraînerait les sels avec elle, faussant les résultats.
6 – Placer correctement les pots
Placez les pots en exposition ensoleillée, mais attention : assurez-vous que chacun des pots dispose des mêmes strictes conditions que les autres, il ne faut pas qu’un pot reçoive un peu moins ou un peu plus de lumière que les autres, sauf à être disqualifié pour ce test.
7 – La surveillance
Tout ce que vous avez à faire à présent, c’est surveiller ! Surveiller l’humidité pour commencer : la terre en surface ne doit jamais sécher, ou la germination des semences peut être compromise. Heureusement avec le système mis en place, vous ne devriez pas trop avoir à arroser. Si jamais vous devez le faire, faites-le de façon équivalente pour tous les pots. La levée, enfin : il vous faudra noter soigneusement les jours de levée de chaque semence, dans la fiche qu’on vous a préparé ici !
8 – La fin du test !
Lorsque les graines du pot “Échantillon à tester” ont germé pour la plupart (au moins 5 de chaque espèce), le test est terminé ! Les pots “Étalons” peuvent maintenant jouer leur rôle… d’étalon ! Comparez les résultats de levée de l’échantillon à tester, avec les résultats des pots étalons : de quel pot étalon ses valeurs sont-elles les plus proches ? Notez sa concentration : c’est très probablement la concentration en sel de votre sol !
L’estimation est-elle cohérente avec les résultats précédemment obtenus ?
Oui, c’est tout à fait ça, incroyable ! : le croisement des différentes évaluations nous permet de vous dire, enfin, que votre diagnostic tient la route ! Si c’est le cas pour vous, dites-le nous !
Quasiment, allez, on va dire que oui : un tout petit doute subsiste quant à l’exactitude de vos résultats, mais ils sont tout à fait crédibles ! N’hésitez pas à nous les transmettre !
Non, pas du tout ! Je ferme cette page web et je pars m’acheter un conductimètre ! : on aimerait que vous restiez encore un tout petit peu avec nous avant 🙂 Il reste possible que malgré toutes nos recherches, nous ayons manqué un paramètre déterminant qui rendent vos résultats contradictoires. Si vous êtes dans ce cas, on ose vous demander de nous communiquer vos résultats pour que nous puissions les étudier et corriger ce manuel : ça serait super sympa !
Le test n’a pas abouti, et je ne comprends pas pourquoi : n’hésitez pas à nous envoyer vos résultats détaillés, on essaiera d’y voir clair !
Le test n’a pas abouti, mais je sais pourquoi : dites-le nous, ça nous serait très utile pour améliorer ce document !
Indiquer la salinité
Indiquez la salinité de votre terrain sur votre carte topographique. Voilà, cette longue évaluation est enfin terminée ! Conservez précieusement les données que vous avez récoltées jusqu’à présent.
On imagine que certains d’entre vous ont pu apprendre ici une mauvaise nouvelle, c’est pourquoi on a préparé une petite liste de solutions !
Quelques solutions
Quelle que soit votre situation, il existe des solutions. Pour autant, il ne faut pas s’attendre à un quelconque miracle : si certains cas peuvent être résolus « rapidement » à proprement parler, il en va différemment pour d’autres qui vont vous demander de la patience et parfois, d’accepter les échecs. Voyons ça ensemble !
Faire avec la salinité des zones côtières
Vous devez avoir conscience que vous faites face à un phénomène naturel que vous ne pouvez pas combattre. Dans ce genre de cas, le seul conseil que nous pouvons formuler c’est d’adopter une attitude d’adaptation. Mais concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ?
1 – Les bonnes pratiques
Ne pas forer ni pomper l’eau de la nappe souterraine : comme expliqué un peu plus tôt, cette pratique peut provoquer un mouvement de la nappe d’eau salée vers la nappe d’eau douce, de façon difficilement réversible. On vous conseille donc fortement de ne pas réaliser de forage ou de ne pas utiliser les forages existants.
Répondre au déficit hydrique (absence de pluies pendant plusieurs jours) : un déficit hydrique peut provoquer un mouvement de la nappe d’eau salée vers la nappe d’eau douce. Si le phénomène est récurrent, votre sol est davantage soumis à la salinisation. C’est pourquoi vous pourriez envisager de répondre à ce déficit, en couvrant votre sol afin de limiter l’évaporation de l’eau du sol et/ou en apportant un complément d’eau quand la sécheresse se fait sentir : certes, vous utiliserez ainsi une ressource précieuse, mais vous participerez à la préservation des nappes d’eau douce.
Vous protéger des embruns : cela ne réglera pas l’entièreté du problème, mais une protection physique contre les embruns (avec des haies d’arbres résistants aux sels par exemple) peut réduire la quantité de sels apportée chaque année sur votre terrain. Cela peut permettre d’intégrer des cultures qui n’auraient pas pu être intégrées autrement.
Si vous collectez l’eau de pluie : les récupérateurs d’eau de pluie ne protègent pas l’eau de l’évaporation. Celle-ci entraîne une concentration du CO2 contenu dans l’eau la rendant plus dure (acide). Lorsque cette eau est en contact du sol, la roche mère est attaquée et la réaction produit des sels. Ainsi, il est conseillé de protéger vos récupérateurs du soleil et de la chaleur afin de limiter l’évaporation et la concentration des éléments acidifiants.
Ne pas fertiliser à l’urine : c’est une pratique à la mode, et pour cause ! L’urine humaine est un fertilisant très efficace… mais aussi très salé (de l’ordre de 5 g/L) ! Bien sûr, utilisée diluée et ponctuellement, la quantité de sels apportée sera dérisoire face aux kilos apportés chaque année par les embruns. Gardez simplement en tête que la fertilisation à l’urine ne devrait pas être considérée comme une pratique sans dommage dans votre cas.
Si vous le pouvez, il peut être intéressant d’investir dans un conductimètre : une analyse fréquente de la salinité de votre sol peut vous indiquer l’efficacité des interventions que vous déciderez de faire. Dans ce cas, n’hésitez pas à nous faire part de leur efficacité ou de leur inefficacité ! Nous mettrons ce document à jour en prenant en compte vos données.
2 – Cultiver des plantes halophiles
Certaines plantes, comme les salicornes, ont besoin de sel pour croître. En cultiver peut vous permettre de faire baisser temporairement la salinité de votre sol. Temporairement seulement, car le phénomène naturel en cause est constant, mais durant de longues périodes pluvieuses, la salinité baissera suffisamment pour vous permettre d’inclure des cultures de cycle court comme la salade, qui n’auraient pas pu pousser autrement ! Voici quelques exemples de plantes halophiles comestibles :
La salicorne d’Europe (Salicornia europaea)
Le pompon (Suaeda maritima)
L’aster maritime (« oreilles de cochon » ou « épinard de mer » – Aster tripolium)
La salicorne Patula (Salicornia patula, a besoin de sols fortement salés)
Le cakilier (« roquette de mer » – Cakile maritima)
Le crambe maritime (« chou marin » – Crambe maritima)
La bette(rave) maritime (Beta vulgaris ‘subsp.’ maritima)
3 – Cultiver des plantes halophytes
La salinité de votre sol va vous empêcher, de façon certaine, de cultiver les plantes sensibles à la présence de sels. Cependant, certaines plantes sont plus ou moins résistantes à sa présence. Exemples de plantes comestibles plus ou moins halophytes :
Potagères modérément résistantes aux sels : tomates.
Arbres et arbustes : figuier, olivier, dattier, cocotier, palmier, cerisier des sables, les elaeagnus.
Céréales : oyat.
Autres : figuier de Barbarie et autres cactées, figuier des hottentots (attention, invasif !), lavandes, romarin, etc.
Veillez à ne pas cultiver cette catégorie de plantes de façon intensive : elles augmenteraient de façon significative l’évapotranspiration et donc la concentration en sels à la surface. Elles sont une solution, mais si on en abuse, elles deviennent le problème !
Améliorer la situation des zones à pluie efficace insuffisante
Nous l’avons vu un peu plus tôt, votre problème de salinité est naturel : ne pouvant pas faire baisser la chaleur et/ou augmenter les précipitations sur votre terre, il nous reste d’autres leviers d’action. L’ETR (ÉvapoTranspiration Réelle) que nous avons calculée est en réalité une moyenne, étant donné qu’elle ne prend pas en compte certains paramètres. Vous allez pouvoir “jouer” avec certains d’entre eux pour améliorer votre situation.
1 – Limiter l’évapotranspiration
Couvrir votre sol avec de la biomasse retenant l’eau : vous avez déjà sûrement entendu ce conseil ! Ici, sa justification est encore plus importante : couvrir votre sol avec de la biomasse retenant l’eau (BRF ou bois recouvert de paille par exemple ) va avoir une action multiple. Elle empêchera les assauts directs du soleil sur votre terre, servant de barrage à la chaleur. Enfin, n’empêchant pas la pluie d’atteindre le sol, elle empêchera cependant le mouvement inverse : en cas de forte chaleur, la pluie s’évaporera moins, et une partie de la pluie évaporée sera “bloquée” entre le sol et la couche de biomasse, finissant par rejoindre le sol par condensation.
Vous protéger des vents : la couverture de votre sol peut permettre de limiter l’évaporation de l’eau, mais encore faut-il que les vents vous autorisent à installer cette couverture ! Que vous décidiez de couvrir votre sol ou non, le vent est à considérer : sur un sol nu, il entraîne les masses d’eau évaporée avec lui, faisant chuter l’humidité au-dessus du sol. Envisagez l’implantation de haies brise-vent (à partir d’arbres résistants aux sels si votre le sol le requiert) avec cette contrainte : préférez les arbres résistants à la sécheresse qui ont des besoins en eau plus réduits.
Créer des micro-climats : alors que le rôle d’une couverture pour le sol est de limiter l’évaporation, le rôle des micro-climats est d’optimiser l’eau transpirée par les plantes. Il est en effet impossible (et non-souhaitable !) d’empêcher les plantes de transpirer, par contre, une approche systémique nous amènera à utiliser le plus possible l’eau transitoire, quelque soit sa forme. En créant des micro-climats par exemples forestiers, l’eau transpirée par les plantes basses et protégée des vents effectuera un mouvement vers le haut. Une partie atteindra les feuilles des arbres en hauteur, pour être condensée en gouttes et redescendre vers le sol.
2 – Les bonnes pratiques
Ne pas irriguer votre terre sans drainage : irriguer est une pratique “anti-salinisation” relativement usitée lorsque le phénomène est connu, mais l’eau d’irrigation est, par nature, de mauvaise qualité. Pour qu’elle n’ait aucun effet salinisant, il faudrait que cette eau soit distillée, ce qui est difficilement envisageable. Pour reprendre la métaphore de Jean-Paul Legros, irriguer en milieu soumis à la salinisation, c’est comme laver la vaisselle avec une eau sale : une grande partie de la saleté sera effectivement emportée, mais l’eau du bac à vaisselle sera encore plus sale. Le bac à vaisselle, ici, c’est la nappe d’eau sous votre sol : plus vous irriguez, plus le niveau de l’eau monte, se rapprochant de la surface, avec ses sels. C’est pourquoi, si malgré cela vous irriguez pour répondre au déficit hydrique, il est impératif d’installer un système de drainage.
Si vous collectez l’eau de pluie : les récupérateurs d’eau de pluie ne protègent pas l’eau de l’évaporation. Celle-ci entraîne une concentration du CO2 contenu dans l’eau la rendant plus dure (acide). Lorsque cette eau est en contact du sol, la roche mère est attaquée et la réaction produit des sels. Ainsi, il est conseillé de protéger vos récupérateurs du soleil et de la chaleur afin de limiter l’évaporation et la concentration des éléments acidifiants.
Ne pas fertiliser à l’urine : c’est une pratique à la mode, et pour cause ! L’urine humaine est un fertilisant très efficace… mais aussi très salé (de l’ordre de 5 g/L) ! Bien sûr, utilisée diluée et ponctuellement, la quantité de sels apportée sera dérisoire face aux kilos apportés chaque année par les embruns. Gardez simplement en tête que la fertilisation à l’urine ne devrait pas être considérée comme une pratique sans dommage dans votre cas.
Si vous le pouvez, il peut être intéressant d’investir dans un conductimètre : une analyse fréquente de la salinité de votre sol peut vous indiquer l’efficacité des interventions que vous déciderez de faire. Dans ce cas, n’hésitez pas à nous faire part de leur efficacité ou de leur inefficacité ! Nous mettrons ce document à jour en prenant en compte vos données.
Surveillez la pluviométrie et la température : c’est un travail de longue haleine, mais si vous comparez quotidiennement la pluviométrie, la température et la salinité de votre sol avec un conductimètre, vous en connaîtrez les pics de salinité, et vous pourrez même à terme les prédire : si au bout de 3 jours à 18°C sans pluie, la salinité de votre sol subit une augmentation, il y a de fortes chances pour que cette même augmentation ait lieu si les mêmes conditions se réunissent à nouveau.
3 – Cultiver des plantes halophiles
Certaines plantes, comme les salicornes, ont besoin de sel pour croître. En cultiver peut vous permettre de faire baisser la salinité de votre sol, qui sera “consommée”. Le phénomène naturel en cause étant constant, notez bien que la culture ponctuelle de ces espèces ne saurait être suffisante pour faire baisser définitivement la salinité de votre sol. Voici quelques exemples de plantes halophiles comestibles :
La salicorne d’Europe (Salicornia europaea)
Le pompon (Suaeda maritima)
L’aster maritime (« oreilles de cochon » ou « épinard de mer » – Aster tripolium)
La salicorne Patula (Salicornia patula, a besoin de sols fortement salés)
Le cakilier (« roquette de mer » – Cakile maritima)
Le crambe maritime (« chou marin » – Crambe maritima)
La bette(rave) maritime (Beta vulgaris ‘subsp.’ maritima)
4 – Cultiver des plantes halophytes
La salinité de votre sol va vous empêcher, de façon certaine, de cultiver les plantes sensibles à la présence de sels. Cependant, certaines plantes sont plus ou moins résistantes à sa présence. Exemples de plantes comestibles plus ou moins halophytes :
Potagères modérément résistantes aux sels : tomates.
Arbres et arbustes : figuier, olivier, dattier, cocotier, palmier, cerisier des sables, les elaeagnus.
Céréales : oyat.
Autres : figuier de Barbarie et autres cactées, figuier des hottentots (attention, invasif !), lavandes, romarin, etc.
Veillez à ne pas cultiver cette catégorie de plantes de façon intensive : elles augmenteraient de façon significative l’évapotranspiration et donc la concentration en sels à la surface. Elles sont une solution, mais si on en abuse, elles deviennent le problème !
Résoudre le problème de salinité dans les sols à fonctionnement horizontal
Votre problème de salinité a peu de chance d’être un phénomène naturel. Si vous avez parcouru le Manuel pratique du Père Magraine N°4, vous savez que ce qu’on appelle le “type de fonctionnement” d’un sol, c’est la syntaxe de plusieurs caractéristiques du sol : la plupart de ces caractéristiques sont elles-mêmes des réactions à des pratiques agricoles. La bonne nouvelle, c’est que le phénomène n’étant pas naturel, il existe des moyens de le régler. Plutôt que de nous concentrer sur les symptômes (la salinité), nous allons ici nous focaliser sur le problème : le fonctionnement horizontal de votre sol. Rien de miraculeux pour autant : transformer un type de fonctionnement, ce n’est pas l’affaire de quelques jours, mais bien de plusieurs années, dans le meilleur des cas.
1 – Éliminer l’éventuelle croûte de battance
C’est votre premier objectif, si votre sol présente une croûte de battance : la surface du sol étant le point de rencontre avec la pluie, vous n’aurez aucune chance de régler le problème en profondeur, si la surface n’est pas dans un bon état. Que faire pour la faire disparaître ?
L’arrêt du labour du sol : une croûte de battance très tenace peut se former si le sol est labouré, même sur des sols dont la texture n’est pas propice à l’apparition de cette croûte. Bien évidemment, l’arrêt du labour n’est pas suffisant pour que la croûte disparaisse. Poursuivons !
La mise en place d’une couverture carbonée (le Bois Raméal Fragmenté ou BRF est tout indiqué) : en couvrant le sol avec une couverture carbonée, vous amorcerez la disparition de la croûte de battance, de plusieurs façons. D’abord, la terre ne sera plus exposée au vent et au soleil, ce qui l’empêchera de sécher. Ensuite, elle retiendra une partie de la pluie, permettant au sol d’être en contact avec une forte humidité. Enfin, la présence de lignine attirera les champignons, qui commenceront à décompacter la surface ramollie grâce à leurs mycéliums et auront un effet structurant pour le sol. Ils attireront toute une faune qui présente aussi de nombreux services écologiques. Attention : si votre sol est mort, cette technique peut demander l’inoculation de micro-organismes via l’apport léger d’un compost carboné vivant.
La culture de plantes à racines pivotantes (lin, luzerne, féverole etc) : une fois que la surface a été ramollie, le semis de plantes à racines pivotantes peut intervenir ! Leurs racines puissantes permettront de créer les premiers ponts entre la surface et les couches inférieures.
2 – Réduire la compacité
Lorsque la croûte de battance montre des signes de faiblesse, il est temps d’employer la grelinette (ou tout autre outil équivalent) ! Avant de greliner votre sol, assurez-vous que l’effort nécessaire pour cette opération soit raisonnable : si cela vous parait trop difficile dans l’état actuel de votre sol, passez à l’étape suivante.
3 – Consolider la structure du sol
Le décompactage effectué grâce aux différentes techniques devrait vous permettre de passer à la vitesse supérieure : consolider la structure du sol. Ce travail, amorcé par le mycélium, doit être poursuivi :
La culture de plantes annuelles à racines fasciculées (sarrasin, ray-grass d’Italie etc) : ces plantes permettront à votre sol de se rapprocher d’une structure agrégée sur les premiers centimètres. À leur mort, les racines se décomposeront, laissant derrière elles des galeries, améliorant la porosité.
4 – Homogénéiser les couches
C’est la dernière étape. Normalement, tout ce que vous avez entrepris devrait déjà faire son petit effet sur les limites entre les couches de votre sol. Voici ce que vous pouvez faire pour encourager la transformation en sol à fonctionnement vertical :
La culture de plantes à racines profondes (colza, etc) : les racines de certaines espèces peuvent aller très profondément, et si elles ne rencontrent pas d’obstacles, traverser les différentes couches du sol. Elles créent ainsi des ponts, des zones d’échange entre les différentes couches, aidant ainsi à les homogénéiser.
L’arrivée de la macro-faune : la couverture carbonée et les plantes en décomposition attireront toutes sortes de petits animaux, à l’origine de la bioturbation. Les vers de terre sont l’exemple le plus connu ! Leur action sera multiple : fertilisation, multiplication des galeries horizontales et verticales, et donc homogénéisation des couches.
Voilà ! Il va sans dire que ces solutions ne peuvent fonctionner que si vous permettez à votre sol d’accueillir la vie : les champignons, les plantes et la microbiologie du sol prenant pleinement part à ces solutions, les fongicides, herbicides et insecticides sont donc à proscrire. Leur utilisation mènerait à un échec de ces techniques qui se basent presque entièrement sur les services écologiques de la vie du sol. Si vous connaissez d’autres solutions, comme d’habitude, n’hésitez pas à nous en faire part !
Résoudre le problème de salinité dans les sols hydromorphes de ville ou de remblais
Nous l’avons vu, l’éventuelle salinité de votre terre n’est pas un problème systémique, mais bien la conséquence de la particularité de votre sol. Qu’il soit salé ou non, une série de solutions sont imaginables. Elles ne pourront pas forcément régler le problème de manière définitive, mais permettront à minima d’éviter son aggravation et d’améliorer la situation.
1 – Créer de bonnes conditions
Délimitation des zones de culture : la première chose à faire, c’est de stopper le phénomène de tassement en délimitant physiquement des zones de culture. Ces zones devront n’être jamais utilisées pour entreposer des charges lourdes, et vos déplacements doivent y être limités au strict nécessaire. Ce faisant, vous augmentez les chances de réussite des mesures suivantes.
Élimination des éventuels gravats : c’est une étape fastidieuse, mais si les gravats sont présents en trop grande quantité, ils peuvent entraver la structuration du sol. Le retrait du plus grand nombre d’entre eux est donc nécessaire (courage !).
2 – Résorber l’hydromorphie
Aération du sol : à ce stade, vous ne pouvez pas encore compter sur la contribution de la vie du sol pour régler votre problème d’aération. Un passage à la grelinette ou à la bêche à 2 manches peut s’avérer indispensable. Il ne faut au contraire surtout pas retourner votre sol : vos efforts sont destinés à favoriser la structuration de votre sol, et seraient réduits à néant par l’effet destructurant d’un labour.
Augmenter l’évapotranspiration en plantant des espèces résistantes à l’asphyxie racinaire (les saules sont parfaits pour ça ! ) : c’est une méthode qui peut être à double tranchant. On s’explique : si vous augmentez l’évapotranspiration en plantant des espèces gourmandes en eau et capables de résister à l’asphyxie, votre sol sera moins hydromorphe, mais cette hausse de l’évapotranspiration entrainera une baisse de la pluie efficace, et donc une hausse de la concentration en sels ! C’est pourquoi cette solution n’est envisageable que si vous remplissez ces deux conditions : votre sol doit être peu ou pas salé (jusqu’à 1,3 g/L) et votre terre doit recevoir une pluie efficace très excédentaire (au-delà de 150 mm/an).
Installer un système de drainage : si l’hydromorphie et la salinité atteignent des sommets, un système de drainage peut se révéler être une solution intéressante. Il en résultera un déblocage partiel des eaux et des sels, permettant à votre sol de se rapprocher des conditions propices au développement de la vie en son sein. Attention cependant : gardez à l’esprit que cette solution est utilisée pour répondre au problème présent. Dans l’idéal, il faut tendre vers un sol autonome vis à vis du drainage.
3 – Recréer une structure
Favoriser l’humus : le manque de matière organique de ce type de sols est à l’origine de leur manque de structure. Avant d’envisager toute plantation, il est nécessaire de recréer une couche d’humus. Une couverture carbonée type Bois Raméal Fragmenté (ou BRF) est toute indiquée pour votre cas : elle attirera les champignons et d’autres organismes qui opéreront une première transformation de la couverture en humus et structureront les premiers centimètres. Si la vie de votre sol a complètement disparu, vous pouvez réaliser des apports de compost carboné vivant (sous la couverture, les organismes qu’il contient étant sensibles aux ultra-violets).
La culture de plantes annuelles à racines fasciculées (sarrasin, ray-grass d’Italie etc) : ces plantes permettront à votre sol de se rapprocher d’une structure agrégée sur les premiers centimètres. À leur mort, les racines se décomposeront, laissant derrière elles des galeries améliorant la porosité et la circulation de l’eau.
Structurer en profondeur : pour cela, pas de secret ! Il faut “simplement” que des espèces de grands vers de terre trouvent votre sol à leur goût : ils sont les seuls à créer des galeries verticales et à pouvoir homogénéiser le sol sur toute sa hauteur.
Résoudre le problème de salinité dans les sols hydrophobes
Quelle que soit l’origine de l’hydrophobie de votre sol, des conseils simples peuvent vous aider à la réduire, voire à la faire disparaitre.
1 – S’adapter
Votre sol est peu ou pas salé : votre problème principal sera la faible présence d’eau dans les couches profondes de votre sol. Envisagez de cultiver des plantes résistantes à la sécheresse le temps de régler le problème d’hydrophobie de votre sol.
Votre sol est salé ou au-delà : votre problème principal sera la salinité. Envisagez de cultiver des plantes halophytes obligatoires (la salicorne d’Europe, le pompon, l’aster maritime, la salicorne Patula, le cakilier, le crambe maritime, la bette(rave) maritime).
2 – Résoudre le problème à la base
L’apport de compost vivant : que le problème d’hydrophobie de votre sol soit causé par sa texture ou par des particules cireuses, l’apport de compost vivant directement à sa surface peut y répondre. Il forme en effet une première couche capable d’absorber de l’eau, et certaines bactéries qu’il contient consomment les particules cireuses.
3 – Les bonnes pratiques
Pailler les cultures : l’ajout d’un paillage permettra de retenir un peu plus d’humidité, contrant en partie le phénomène d’évaporation.
Aérer et renouveler le paillage tous les deux mois : le paillage peut finir par former lui-même une couche solide. Dans ce cas, il faut “briser” cette couche en la grattant et y incorporer un nouveau paillage. Cette opération permettra d’éviter à terme la formation d’une couche solide.
Vous avez déjà expérimenté cette technique ? Vous connaissez une ou plusieurs astuces pour l’améliorer, faciliter sa mise en place ? Vous avez relevé une erreur ? N’hésitez pas à partager vos cartes et vos idées en commentaires, nous enrichirons ce manuel en conséquence, en vous citant ou en citant votre source !
Vous pouvez librement faire référence à ce contenu dans vos articles, nous vous demandons simplement de citer l’article et son auteur de la façon qui suit :
BEN BELAÏD S., Le Manuel pratique du Père Magraine N°5 – Évaluer la salinité de son sol [en ligne], Chez le Père Magraine, 29/11/2017, 04/06/2018 [consulté le XX/XX/XXXX], disponible sur : https://chezleperemagraine.com/blog/manuel-pratique-n5-evaluer-la-salinite-de-son-sol/
Il vous suffit de remplacer « XX/XX/XXXX » par la date à laquelle vous avez consulté cet article 🙂
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