De quoi parle-t-on quand on parle « d’abeilles sauvages » ? D’essaims sauvages ? Pas tout à fait ! Micro & Macro font le point sur les milliers d’espèces d’abeilles sauvages qui passent inaperçu !
1 – Micro-bio : Qui sont les abeilles sauvages ?
2 – Au Microscope : Morphologie et cycle de vie des abeilles sauvages
3 – Biocénose : Place des abeilles sauvages dans le réseau trophique
4 – Macrorama : Fonctions écologiques des abeilles sauvages
5 – Envie d’agir ? Favoriser la présence des abeilles sauvages
Qui sont les abeilles sauvages ?
Les abeilles sont des insectes (arthropodes à 6 pattes et au corps segmenté). Elles font partie de l’ordre des hyménoptères qui comporte également les guêpes, les fourmis et les frelons. Au sein de la super famille des apoïdes, elles forment un clade appelé Anthophila qui regroupe pas moins de 20 000 espèces décrites sur le globe dont 1 000 en France. On retrouve des abeilles sur tous les continents sauf l’Antarctique, cependant elles sont à leur plus haut degrés de diversité dans les climats secs et méditerranéens. Suivant les espèces, leur taille peut varier de 2 mm à 4 cm.
On peut classer les abeilles suivant leur mode de vie : sauvage ou domestique, solitaire ou social. On nomme “abeilles domestiques” les quelques espèces qui sont utilisées par l’être humain pour répondre à ses besoins. On peut citer notre abeille à miel, Apis mellifera, et Apis cerana, son homologue asiatique. On peut aussi parler de domestication pour l’osmie (Osmia cornuta) car l’élevage de cette petite abeille solitaire est de plus en plus pratiqué pour ses services rendus, notamment en ce qui concerne la pollinisation. Par opposition, une abeille sauvage est une abeille non-domestiquée.
L’expression “abeilles sociales” désigne des individus vivant en colonie. Il existe toutefois différents degrés de sociabilisation. Certaines espèces utilisent un nid commun mais possèdent des cellules individuelles (espèces communautaires), d’autres vivent en petits groupe d’une dizaine d’individus et ébauchent des castes en se répartissant les tâches entre reine et ouvrières (espèces semi-sociales). Enfin quand l’intérêt de l’essaim devient supérieur à celui des individus et que l’on observe une organisation complexe entre les différentes castes qui le composent, on parle d’eusociabilité.
Environ 85% des espèces d’abeilles sont des abeilles solitaires : elles ne disposent pas de caste ouvrière, chaque femelle construisant son propre nid et nourrissant seule ses larves.
Certaines espèces d’abeilles ont un mode de vie particulier. On les qualifie de cleptoparasites, c’est-à-dire qu’elle ne peuvent se nourrir qu’aux dépens des réserves accumulées par une autre espèce. C’est le cas des “abeilles coucou” présentes dans plusieurs familles (par exemple les abeilles du genre Nomada qui parasitent d’autres espèces d’abeilles). Ce comportement concerne 20% de l’ensemble des espèces d’Apoïdés.
Histoire des abeilles sauvages
Le plus vieux fossile d’abeille connu à ce jour appartient à une espèce désormais éteinte et qui ne se rapporte à aucune famille d’abeilles actuelles : Melittosphex burmensis. Il a été découvert en Birmanie dans de l’ambre vieux de 100 millions d’années : l’insecte portait encore du pollen sur les pattes ! Cette découverte confirme l’ancienneté de la coévolution entre les abeilles et les plantes à fleurs (angiospermes) qui sont apparues il y a plus de 140 millions d’années. Les premières abeilles végétariennes seraient alors les descendantes d’ancêtres guêpes insectivores, qui se seraient adaptées à ces nouvelles sources de nourriture : le pollen et le nectar.
Morphologie des abeilles sauvages
Les abeilles sont des insectes et à ce titre, possèdent 6 pattes articulées. Leur corps est constitué d’un exosquelette rigide (constitué de chitine) et il est segmenté en 3 parties : tête, thorax et abdomen. L’ordre des hyménoptères auquel appartiennent les abeilles est notamment caractérisé par la présence de 4 ailes reliées 2 à 2 (les mouches qui font partie de l’ordre des diptères ne possèdent qu’une seule paire d’ailes).
- La tête :
Elle porte une paire d’yeux composés qui lui permettent de se repérer, mais aussi, sur le dessus de la tête, trois petits capteurs de luminosité appelés ocelles et permettant à l’abeille de se positionner dans l’espace. On y retrouve également une paire d’antennes (13 articles chez les mâles, 12 chez les femelles) portant une multitude de récepteurs sensoriels (olfactifs, gustatifs, tactiles, etc…). Enfin, la tête porte l’appareil buccal de type broyeur-lécheur : les mandibules ne servent pas à l’alimentation mais à transporter ou manipuler des matériaux. Les maxilles et le labium ont fusionné pour créer une “langue” qui va “lécher” les aliments comme le nectar.
La longueur de la langue est très importante car elle conditionne le type de fleur que l’abeille sera capable de butiner.
- Le thorax :
Il porte les 2 paires d’ailes et les 3 paires de pattes. Les pattes sont toutes constituées de 5 pièces articulées. Les 2 pattes de devant (antérieures) portent souvent un peigne à antennes ainsi qu’une partie des organes du goût. Les 2 pattes de derrière (postérieures) portent souvent un outil servant à la récolte du pollen et de la propolis : la scopa. Cependant, chez certaines espèces, la scopa se situe sous l’abdomen et prends la forme d’une brosse ventrale qui recueille le pollen. C’est le cas notamment chez l’osmie rousse (Osmia rufa).
- L’abdomen :
Il est formé de 7 segments chez la femelle, 8 chez le mâle. Le premier segment, appelé pétiole, est la partie plus ou moins étroite qui sépare l’abdomen du thorax. Le dernier segment porte souvent un dard pour les individus femelles (certaines espèces n’ont pas de dard), les mâles ayant leur appareil reproducteur à la place. L’abdomen comporte les orifices respiratoires ainsi que toute une série de glandes (présente ou pas suivant le rôle ou le sexe de l’individu) : glande cirières (produisant de la cire), glande de Dufour (pour désinfecter le nid), glande de Nasanov (pour marquer les sources de nourritures peu odorantes), etc.. La pilosité des abeilles est variable en densité et en couleur selon l’espèce, ce qui en fait un des principaux critère de distinction (avec la présence ou non, d’adaptations morphologiques pour transporter le pollen).
On classe les Anthophilae en 7 grands groupes, classés notamment selon la morphologie de la langue :
- Les Apidae ou abeilles “vraies” (plus de 5130 espèces décrites)
On y retrouve les abeilles à miel (dont notre célèbre abeille domestique, Apis mellifera) mais aussi les bourdons (du genre Bombus) et les abeilles charpentières (du genre Xylocopa). C’est dans ce groupe que l’on rencontre des organisations eusociales et semi-sociales. Elles ont une longue langue.
- Les Andrenidae ou abeilles des sables (plus de 2330 espèces décrites)
C’est une famille d’espèces solitaires très répandue sur tout le globe. Elles ont une langue courte et nichent dans le sol.
- Les Colletidae ou abeilles à face jaune (plus de 2000 espèces décrites)
Ce sont aussi des abeilles solitaires qui creusent leur nid dans le sol. Elles recouvrent les cellules où elles ont pondu leurs larves d’un film étanche à l’eau, ce qui leur vaut parfois le nom d’abeilles plâtrières ou encore d’abeilles cellophanes. Elles ont une langue courte bifide (qui se sépare en deux sur l’extrémité comme les serpents).
- Les Halictidae ou abeille de la sueur (plus de 3500 espèces décrites)
Leur nom vernaculaire vient du fait qu’elles seraient attirées par la sueur humaine. Ces petites abeilles solitaires marquent un début de sociabilisation en nidifiant ensemble sur une même zone, de façon assez concentrée (en “bourgade”). Elles ont une langue courte.
- Les Megachilidae ou abeilles découpeuses (plus de 3170 espèces décrites)
On retrouve dans cette famille les Mégachiles ou abeilles coupeuses de feuilles. Ces dernières se servent en effet de petits bouts de feuilles pour consolider leurs galeries terrestres. On y retrouve également les osmies, petites abeilles qui nidifient dans des branches creuses ou autres petites cavités allongées. Elles ont une longue langue.
- Les Melittidae ou abeilles à culotte et les Stenotritidae (plus de 188 espèces décrites)
Ce sont les deux plus petites familles d’abeilles. Si les Melittidae ont une répartition quasi mondiale, les Stenotritidae ne se retrouvent qu’en Australie. Elles sont composées uniquement d’espèces solitaires et terricoles (qui font leur nid dans la terre) à courte langue.
Cycle de vie des abeilles sauvages : la nutrition
Toutes les abeilles sont exclusivement végétariennes. La nourriture de base d’une abeille adulte est constituée de nectar de fleurs, éventuellement du miel qui en est issu, ou encore du miellat de pucerons. Elle consomment aussi du pollen (dont elle ne digèrent que la partie interne, riche en protéines, minéraux et vitamines) et de la propolis.
Les abeilles sauvages sont majoritairement solitaires et ne font pas de miel. Le nectar butiné est mélangé avec du pollen formant de petites boules de nourriture (le pain de pollen) puis il est stocké dans les cellules pour servir de nourriture aux larves.
De nombreuses espèces sauvages sont liées à un genre botanique de végétaux (on dit qu’elles sont oligolectiques, par exemple Bombus gerstaeckeri qui butine uniquement diverses espèces d’aconits), voire même parfois à une espèce bien précise (on dit qu’elles sont monolectiques, par exemple Andrena florea qui ne butine que la bryone dioïque).
Cycle de vie des abeilles sauvages : la reproduction et le développement
Chez les abeilles sauvages, la reproduction est sexuée.
Après l’accouplement (qui a lieu dans l’environnement immédiat de la naissance des abeilles), la femelle cherche ou creuse un nid qui sera composé d’une dizaine de cellules au maximum (chaque cellule abritant un œuf, fécondé ou pas). Les mâles, qui peuvent féconder plusieurs femelles, ont une durée de vie beaucoup plus courte. Ils ne participent ni à l’élaboration du nid, ni à l’alimentation des larves.
Les mâles sont issus d’œufs non fécondés (ce type de détermination du sexe s’appelle “haplodiploïdie” : les mâles ne possèdent que la moitié des chromosomes de leur mère). Ils sont les premiers à sortir (au printemps ou en été suivant l’espèce) et sont suivis par les femelles 2 à 3 semaines plus tard.
Durant ses quelques semaines de vie, la femelle consacre son temps à accumuler des réserves pour sa progéniture. Les œufs éclosent en quelques jours, pour donner naissance à des larves qui vont hiberner dans la cellule du nid où l’œuf a été pondu. Elles deviendront ensuite des nymphes puis des adultes (imago).
Selon les espèces, les abeilles sauvages produisent 1 à 2 générations par an.
Place des abeilles sauvages dans le réseau trophique
Fonctions écologiques des abeilles sauvages
Des pollinisateurs indispensables
La pollinisation par les insectes (entomophile) est indispensable à la fécondation d’une majorité d’espèces de plantes à fleurs que l’on cultive pour notre alimentation.
L ’abeille domestique Apis mellifera a longtemps été considérée comme l’un des pollinisateurs les plus importants. Cependant en 2013, une étude mondiale menée par Lucas A. Garibaldi, a démontré que les abeilles domestiques pouvaient simplement compléter l’activité pollinisatrice de leurs homologues sauvages mais en aucun cas la remplacer. De plus, les abeilles sauvages s’avèrent être beaucoup plus efficaces dans la pollinisation que leurs comparses domestiques.
Chaque espèce d’abeille ayant sa propre période d’activité et ses préférences de butinage, l’efficacité de la pollinisation dépend alors de la diversité des espèces plutôt que du nombre global d’abeilles.
De nombreuses abeilles sauvages ont un régime bien spécifique. Ainsi, 28 genres et 22 familles de plantes sont utilisées comme source exclusive de pollen par différentes espèces d’abeilles spécialisées. Dans ce cas, la disparition d’un genre végétal peut donc entraîner le déclin des populations d’abeilles spécialisées qui le consomment mais la réciproque est également vraie.
Favoriser la présence des abeilles sauvages
Les abeilles sauvages établissent trois grands types de nids :
- des nids dans le sol (dans des cavités fortuites ou élaborées par la femelle)
- des nids libres élaborés sur divers supports (murs, des rameaux, bois mort…)
- des nids dans divers supports (du bois mort, des tiges ou des rameaux)
Pour favoriser leur présence, on veillera à créer des habitats pour tous les types de nidification :
- Buttes ou talus bien exposés et peu recouverts de végétation pour les espèces terricoles
- Tas de bois mort, arbustes à rameaux creux ou médulleux (sureau, rosier, ronce, etc..) pour les espèces nichant dans le bois (xylicoles)
- Petites structures bien exposées au soleil (rochers, murs secs, chemins non asphaltés, nichoirs à abeilles solitaires) ainsi que des surfaces non fauchées avec tiges pour les autres types de nidification.
Il faudra veiller à proposer une couverture florale abondante et diversifiée qui s’étende du printemps à la fin de l’été. Cette couverture doit être constituée d’une majorité de plantes indigènes. On évitera d’implanter des variétés horticoles surtout les plantes à fleurs doubles dont le potentiel nutritif est médiocre.
On veillera à laisser ces ressources florales à moins de 300 m des sites de nidification pour maximiser l’efficacité des abeilles.
La présence d’élevages d’abeilles domestiques dans un rayon de 900 m doit plutôt être perçu comme un rôle supplétif de pollinisation mais pouvant perturber les espèces naturellement présentes (par effet de compétition).
Enfin, éviter l’usage de pesticides et herbicides, même biologiques, pour leur impact (direct ou indirect) sur des populations déjà vulnérables.
- Contributeurs à Wikipédia, Abeille [en ligne], Wikipédia, 05/05/2006, 30/12/2018 [consulté le 13/01/2019], disponible sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Abeille
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- JACOB-REMACLE A., Les abeilles solitaires : des insectes pollinisateurs peu connus, [en ligne], OPIE, Insectes n°:84, 1992, [consulté le 13/01/2019], disponible sur : http://www.insectes.org/opie/pdf/2019_pagesdynadocs4d9dab2251af9.pdf
- KEVAN P.G., MONCKTON S.K., Abeille, [en ligne], L’encyclopédie canadienne, 06/02/2006, 08/09/2017, [consulté le 13/01/2019], disponible sur : https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/abeille
- L’abeille Provençale, Anatomie et biologie générale de l’abeille, [en ligne], L’abeille Provençale, 27/02/2016, [consulté le 13/01/2019], disponible sur : http://www.abeille-provencale.net/IMG/pdf/anatomie_et_biologie_generale.pdf
- WEIDMANN G., Abeilles sauvages [en ligne], Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL), 2014, [consulté le 13/01/2019], disponible sur : https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=2ahUKEwj1-buS_Orf
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PRUVOST G., Les Dossiers de Micro & Macro – Les abeilles sauvages [en ligne], Chez le Père Magraine, 02/10/2018 [consulté le XX/XX/XXXX], disponible sur : https://chezleperemagraine.com/blog/micro-macro-abeilles-sauvages/
Il vous suffit de remplacer « XX/XX/XXXX » par la date à laquelle vous avez consulté cet article 🙂
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Bonjour,
Cela fait 2.5 ans que nous habitons notre maison (à la campagne, mais entourée de champs de maïs). Le premier été, il y avait plusieurs espèces d’abeilles sauvages. Mais l’année dernière, quasiment aucune et quelques abeilles domestiques. Pourtant, depuis notre installation, nous avons planté des plantes à fleurs, il reste encore beaucoup de zone avec des orties et des ronces. Nous n’utilisons aucun produit depuis notre arrivée. Que pourrait-on tenter pour faire revenir les abeilles sauvages ?
En vous remerciant par avance de votre réponse,
Bien cordialement,
Karen P
Bonjour ! 🙂 Savez-vous d’où proviennent les abeilles domestiques ? Si leur ruche est proche, elles peuvent être à l’origine de la régression des abeilles sauvages, mais il y a tout un tas de facteurs qui peuvent entrer en jeu (il est possible que les abeilles que vous avez observées étaient en déclin avant votre arrivée par exemple).
Nous préparons un guide pour pouvoir compter les insectes volants et réaliser un suivi année après année : cela permet de corriger les impressions qu’on peut avoir. Par exemple, il est possible que des choses toutes bêtes, comme le fait de moins sortir dehors lors d’un été humide, peuvent nous donner l’impression d’avoir vu moins d’insectes. De façon un peu moins évidente, un printemps / été plus ou moins chaud va décaler les horaires de sortie des abeilles sauvages, et si elles ne coïncident plus avec nos propres sorties, on a aussi l’impression de moins en voir (ou l’inverse, si une année les horaires coïncident, on aura l’impression d’un « boom » de leurs populations).
Concernant les plantes à fleurs, il faut vraiment privilégier les espèces « indigènes » (super-locales), et dans mal de régions, ces plantes sont en régression. Si vous avez un conservatoire botanique dans votre région, ils seront ravis de vous transmettre une liste de plantes très locales à privilégier 🙂 L’idéal c’est d’avoir des espèces avec des périodes de floraison différentes, de façon à ce qu’il y en ait toujours au moins quelques unes en fleur, dès le mois de février.
Pour favoriser la présence des abeilles sauvages, il faut installer un maximum de petits abris comme décrit dans notre article, un peu partout. Conservez également des zones sans travail du sol. Enfin, il faut savoir que même une fois que tout cela est fait, il peut s’écouler un certain temps avant d’en voir les bénéfices. Par exemple, si les populations d’abeilles sauvages de votre région sont réduites, les chances que des individus passent sur votre terrain et s’y installent est forcément plus faible. En tout cas, ça fait plaisir à lire que vous souhaiter faire tant d’efforts, qu’on ne peut qu’encourager 🙂
N’hésitez pas si des questions demeurent !