La prêle des champs est-elle l’envahissante nuisible qu’on nous décrit si souvent ou peut-elle se révéler comme la plus protectrice des compagnes ? Micro & Macro font tout pour vous répondre !
1 – Micro-bio : Définition et description de la plante
2 – Micro-climat : Climats et sols propices
3 – Petites et grandes fonctions : Avantages et productions
4 – Biocénose : Plantes associées
Qui est la prêle des champs ?
Noms communs : Prêle des champs, queue de renard, queue de cheval.
Nom latin : Equisetum arvense
Statut : Espèce sauvage
Localisations : Cette pionnière poussant dans les zones tempérées de l’hémisphère Nord devait se trouver à l’origine en bordure des marais mais elle a su s’adapter aux zones rudéralisées par sa résistance aux métaux lourds et à la salinité.
Description : La prêle est encore trop souvent considérée comme une nuisance au jardin alors qu’elle peut être une merveilleuse compagne. Il est vrai qu’elle peut apparaître comme envahissante car elle possède la capacité de se multiplier végétativement par ses rhizomes souterrains profonds (jusqu’à 2 mètres en profondeur). Cependant elle ne gêne en rien les autres cultures et a même tendance à s’effacer en compagnie de potagères gourmandes en azote. L’épi fertile de la prêle, récolté au printemps, est un légume à la saveur d’épinard (on le blanchit simplement 3 minutes). Également, la feuille séchée est très riche en silicium et en potassium ce qui lui donne des propriétés diurétiques et reminéralisantes (ne pas utiliser en cas d’insuffisance cardiaque ou rénale).
Attention en cas de cueillette sauvage: il existe plusieurs espèces de prêles dont certaines sont toxiques (Prêle des marais, Grande prêle).
Les climats propices
La prêle des champs est une pionnière qui peut survivre à un large éventail de conditions climatiques : seules une exposition ombragée et une humidité trop basse peuvent l’empêcher de s’épanouir.
Les textures de sol propices
S’établissant en profondeur, la prêle peut s’accommoder de toutes les textures de surface.
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Les pH de sol propices
Encore une fois, la prêle se montre peu exigeante. Dans le cas du pH, seuls les sols plutôt basiques la gêneront.
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Les salinités propices
La prêle des champs est particulièrement résistante au sel.
Les productions
Les épis fertiles que la prêle des champs produit au printemps sont reconnaissables à leur couleur jaunâtre. Ce sont ces parties qui sont comestibles ! Leur tige, une fois blanchie, est juteuse et rappelle l’épinard.
La prêle des champs produit également des parties aériennes stériles (tiges vertes) utiles en phytothérapie, mais également pour faire du purin, du paillage ou même des éponges grattantes végétales.
Les avantages
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- Une bio-indicatrice de couches imperméables profondes : quand la prêle s’installe, elle vous dit quelque chose d’important ! En effet, pour s’installer, la prêle a besoin de grandes quantités d’eau, en profondeur. Ainsi, lors qu’elle est présente, elle peut vous indiquer un mauvais drainage des eaux dans votre sol.
- Une pionnière utile : la prêle des champs aère le sol grâce à ses rhizomes, améliorant le drainage et consomme une partie de l’eau « coincée » en profondeur !
- Une plante autonome et très résistante : c’est ce que nous avons vu un peu plus tôt, mais le rappel est utile !
- Un soutien à la biodiversité : son port particulier sert d’abri pour la petite faune du jardin !
- Une bonne compagne de culture : la prêle va chercher son eau en profondeur, ce qui ne la place pas en compétition avec les plantes potagères qui ont un système racinaire mais profond. Quant à la lumière, elle n’apporte qu’un léger ombrage et ne s’élève jamais très haut.
Les plantes associées
Les plantes de mi-ombre (fraisiers, radis, roquette etc) : le feuillage grêle de la prêle apporte un léger ombrage qui peut être intéressant pour les plantes de mi-ombre.
Les plantes convoitées (fraisiers et couvre-sols à fruits) : la prêle est capable d’occulter les fraises par exemple des yeux de certains habitants gourmands du jardin (comme la limace, l’escargot ou les oiseaux), sans pour autant empêcher les fraisiers d’amener leurs fruits à maturation. Étant rigide, elle est également un rempart physique.
Les plantes vulnérables aux maladies cryptogamiques (tomates, pommes de terre etc) : une fois morte, la prêle n’a pas fini d’être utile ! En la laissant se décomposer, elle enrichira le sol en silice, renforçant les défenses immunitaires des cultures futures !
- BROSS-BURKHARDT B., Mauvaises herbes je vous aime, Delachaux et Niestlé, 2016, 207 p.
- Flore du Nord-Est, Fougères, Prêles [en ligne], Flore du Nord-Est [consulté le 04/08/2017], disponible sur : http://floredunordest.free.fr/IMG/pdf/pteridophytes.pdf
- LE CHEMIN DE LA NATURE, La prêle des champs, plante des articulations, arthrite [Vidéo en ligne], Le Chemin de la Nature, Juillet 2017 [Consulté le 12 Août 2017], 4 min, disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=VEJvF5w7xB4&feature=youtu.be
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PRUVOST G., Les Dossiers de Micro & Macro – La prêle des champs [en ligne], Chez le Père Magraine, 20/11/2017, 24/04/2018 [consulté le XX/XX/XXXX], disponible sur : http://www.chezleperemagraine.com/blog/micro-macro-la-prele-des-champs/
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